C’est la conclusion glaçante d’une étude publiée cette semaine par les organisations Oxfam et Save The Children, soutenues par l’Observatoire Jameel : en Afrique de l’Est, une personne est susceptible de mourir de faim toutes les 48 secondes. Les réformes du système d’alerte et d’assistance international ont été insuffisantes et tardives, estiment les deux ONG.PUBLICITÉ
L’étude d’Oxfam et Save The Children évalue que, cette année, 23 millions d’êtres humains vivent en situation de « faim extrême » en Somalie, en Éthiopie et au Kenya. L’année dernière, ils étaient 10 millions.
L’environnement général en Afrique de l’Est est très dégradé. Une sécheresse inédite en 40 ans, due au dérèglement climatique, a épuisé les réserves économiques, a réduit la taille des cheptels et a atteint la santé des habitants, notent les organisations. « Toutes nos vaches sont mortes. Il ne nous reste plus que quelques chameaux et quelques chèvres qui ont survécu à la sécheresse », témoigne un pasteur kenyan.
Pourtant, la grande famine de 2011 qui a tué plus de 200 000 personnes en Somalie, dont la moitié étaient des enfants de moins de cinq ans, aurait dû alerter les gouvernants, disent Oxfam et Save The Children. Face aux grandes crises, les pays riches ont concentré leurs efforts sur eux-mêmes. Et les pays locaux, lourdement endettés et bureaucratiques, n’ont pas fait d’investissements pour aider les populations à faire face.
Les deux ONG appellent le G7 et les pays occidentaux à tenir leur promesse de 4,4 milliards de dollars d’aide urgente et à annuler les dettes des pays concernés. Elles encouragent aussi les pays d’Afrique de l’Est à « donner la priorité aux vies humaines et non à la politique ». Il coûtera toujours moins cher, concluent-elles, de prévenir les famines que de subir leurs conséquences. « La famine est un échec politique », tranchent Oxfam et Save The Children.
RFI