Remaniement en France: ceux qui partent et ceux qui entrent au gouvernement

par wassare news
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Un mois et demi après la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron a remanié son gouvernement. Le chef de l’État s’est trouvé contraint de changer son équipe après le revers des élections législatives. Des nouveaux entrants, des retours et un grand jeu de chaises musicales.

L’Élysée a annoncé le nouveau gouvernement dans un communiqué ce lundi matin. Il compte 41 personnalités, 21 hommes et 21 femmes en comptant la cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne, même si ces dernières sont sur-représentées aux postes de secrétaires d’État. Les ministères régaliens sont essentiellement occupés par des hommes, Bruno Le Maire à l’Économie, Gérald Darmanin à l’Intérieur, Éric Dupond-Moretti à la Justice et Sébastien Lecornu aux Armées, même si Catherine Colonna, quatrième dans l’ordre protocolaire, est ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Édition spéciale remaniement ministériel

Au rayon des nouveaux entrants, le médecin urgentiste François Braun, président du Samu, remplace Brigitte Bourguignon, battue aux législatives, à la Santé. L’homme a de multiples casquettes. Patron des urgences du centre hospitalier régional de Metz-Thionville et du Samu de Moselle dans le Grand Est, frappé de plein fouet au début de la première vague de Covid, il avait organisé l’évacuation de patients vers d’autres territoires. François Braun est aussi à la tête du premier syndicat d’urgentistes, ce qui ne l’a pas empêché de devenir conseiller santé du candidat Macron à la dernière élection présidentielle. Cet amateur de rugby devra affronter plusieurs chantiers : l’hôpital public, qui craque de toutes parts, faute notamment de personnels en nombre suffisant. Avec d’abord un été à haut risque ; et un élément cocasse : il devra chapeauter la mise en application des mesures qu’il a proposées avant sa nomination pour passer la période estivale. Autre défi : trouver des remèdes contre les déserts médicaux. Il prend aussi ses fonctions en plein rebond de l’épidémie de Covid. 

Caroline Cayeux, maire divers droite de Beauvais, va s’occuper du ministère de la Cohésion des territoires. Olivier Klein, maire de gauche de Clichy-sous-Bois, devient ministre du Logement. Laurence Boone, économiste à l’OCDE, devient ministre des Affaires européennes. L’élue de Nouvelle-Calédonie Sonia Backès sera chargée de la Citoyenneté. Hervé Berville, député des Côtes-d’Armor, est nommé secrétaire d’État à la mer, en remplacement de Justine Benin après son échec aux législatives. Roland Lescure, député des Français de l’étranger, devient ministre délégué chargé de l’industrie. Jean-Noël Barrot, député des Yvelines, devient ministre délégué chargé du numérique

Marlène Schiappa de retour

Les revenants, il y en a beaucoup. Les Modem Geneviève Darrieussecq et Sarah El Haïry font leur retour : la première sera chargée de l’Autonomie, la seconde retrouve le secrétariat d’État à la jeunesse. Marlène Schiappa revient au gouvernement, chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. L’ancienne ministre déléguée à la Citoyenneté venait justement de publier un livre intitulé C’est une bonne situation, ça, ministre ?.

Pour les chaises musicales, Olivier Véran devient porte-parole du gouvernement à la place d’Olivia Grégoire, qui retrouve Bercy pour le ministère chargée de l’Artisanat, du Commerce, du Tourisme et PME. Franck Riester, jusqu’alors ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité, sera chargé des Relations avec le Parlement. Clément Beaune, jusqu’alors ministre délégué chargé de l’Europe, récupère les Transports.

Christophe Béchu, un novice et un choix politique à la Transition écologique

Et l’ex-ministre des Collectivités territoriales, Christophe Béchu, monte en grade : il va être nommé à la Transition écologique en remplacement d’Amélie de Montchalin, battue aux législatives. Un choix politique que ce proche d’Édouard Philippe. Sa nomination peut être interprétée comme un gage donné à l’ancien Premier ministre, car sur les dossiers écologiques et climatiques, le nouveau ministre est un parfait inconnu ou presque. Tout juste a-t-il accompagné la transition vers le vélo de sa ville, Angers, lorsqu’il en était maire. C’est également là que le plan vélo national avait été dévoilé en septembre 2018. À part ça, il faudra donc le juger sur ses actes, avec une première échéance d’ici à la fin de l’année, la loi de programmation climat, texte essentiel puisqu’il établira pour les cinq prochaines années les moyens accordés à la transition écologique.

C’est peu dire qu’il sera attendu. Lors de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron avait réaffirmé l’importance que prendrait la lutte contre le réchauffement climatique durant son quinquennat. Après celle d’Amélie de Montchalin, la nomination une nouvelle fois d’un novice dans le domaine envoie un message mitigé. D’autant plus que dans l’ordre protocolaire, certes symbolique, son ministère rétrograde de la cinquième à la dixième place. 

Damien Abad sort du gouvernement

À retenir aussi : Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, récupère lui un ministère élargi incluant le portefeuille des Outre-mer en remplacement de Yaël Braun-Pivet, élue depuis présidente de l’Assemblée nationale. Et le préfet Jean-François Carenco est nommé ministre délégué des Outre-mer. 

Damien Abad, visé par une enquête préliminaire pour tentative de viol, quitte le gouvernement. C’est Jean-Christophe Combe, le directeur général de la Croix-Rouge française qui le remplace au ministère des Solidarités. En revanche, Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État auprès de la ministre des Affaires étrangères chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, reste au gouvernement malgré, des accusations de viols qui auraient été perpétrés durant l’exercice de sa profession de gynécologue. 

Les passations de pouvoir vont s’enchaîner. Le gouvernement « Borne 2 » est convoqué à 16h à l’Élysée pour le conseil des ministres. Après ce remaniement, le discours de politique générale qu’Élisabeth Borne prononcera mercredi doit permettre de clore ce qui a paru comme une longue période de flottement pour l’exécutif, depuis la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril, il y a près de deux mois et demi. On ne sait pas si elle sollicitera la confiance des députés par un vote.

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