Membre du Conseil depuis le 19 mai 2017, Saidou Nourou Tall, professeur des universités, titulaire de chaire en Droit public et Sciences politiques est passé vice-président de l’institution à la faveur de la fin de mandat de Ndiaw Diouf, qui a intégré le Conseil en juin 2015, avant d’en être vice-président en décembre 2018.
Pour plusieurs observateurs, la voie est toute tracée pour Mamadou Badio Camara. Le désormais ex président de la Cour suprême, poste où il a remplacé l’actuel président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho, est un personnage clivant, qui n’a pas froid aux yeux quand il s’agit de monter au créneau pour défendre ses positions et actes.
Jugé partial par plusieurs opposants, notamment Khalifa Sall, Abdoul Mbaye et Karim Wade qui en 2018 le disqualifiait dans le traitement du dossier relatif au rejet de son inscription sur les listes électorales, Mamadou Badio Camara s’arc-boute toujours sur l’argument d’un “système judiciaire fondé sur la primauté du droit” qui, à ses yeux, prévaut au Sénégal.
Malgré les polémiques qui émaillent les dernières foulées de sa carrière, le juge Camara jouit d’un parcours professionnel impressionnant, entamée à sa sortie de la section Magistrature de l’ENAM en 1977, entre les fonctions dans les tribunaux de grande instance, les missions à l’international et les positions occupées dans la haute hiérarchie de la justice sénégalaise.
À propos des 7 sages, il disait ceci, il y a deux ans et demi, quand ils faisaient l’objet de critiques sur le parrainage : Les magistrats sénégalais sont quotidiennement attaqués à tort mais ils sauront résister. Ils feront face aux intimidations d’où qu’elles viennent. Ces magistrats sont en phase avec l’exigence de leur métier qui est “l’application de la loi sans haine sans crainte”. Ils exercent leurs responsabilités dans un processus, au demeurant fiable et sécurisé, qui a permis en 2000 et en 2012 deux alternances au sommet de l’Etat de manière démocratique et pacifique. Nous leur renouvelons toute notre confiance et nous le disons haut et fort : nul n’a le monopole du patriotisme ! Personne ne doit oublier que les juges sont aussi des citoyens soucieux à la fois du présent, du devenir, de l’avenir de leur pays et, par voie de conséquence, des patriotes à part entière”, déclarait-il haut, fort et… prémonitoire ?
4 – Aminata Ly NDIAYE, la voix féminine
Nommée ce lundi 26 juillet 2021, au même titre que deux autres membres venus compléter la composition du Conseil constitutionnel, Madame Aminata Ly Ndiaye remplace Madame Bousso Diao Fall, décédée au mois de janvier dernier.
De fait, elle devient ainsi la seule femme membre de l’instance et la troisième femme à intégrer le club des Sages, après celle qu’elle a remplacée et feue Mireille Ndiaye (mère de Sibeth Ndiaye), qui avait reçu le serment de Me Abdoulaye Wade, élu président en 2000.
Conseillère à la Cour suprême alors qu’elle occupait la fonction de Président par intérim du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Aminata Ly Ndiaye a été nommée, il y a un an, Premier président de la Cour d’appel de Thiès.
Récemment, elle a participé à la rédaction du rapport de l’Inspection générale de l’administration de la justice (IGAJ) dans l’affaire opposant le juge Yaya Amadou Dia et le Premier président de la Cour d’appel de Kaolack, Ousmane Kane. Précédemment Premier Président de la Cour d’Appel de Thiès, Aminata Ly Ndiaye verra ce mandat qu’elle se terminer en 2023, puisque Bousso Diao Fall avait été nommée en mai 2017.
5 – Youssoupha Diaw MBODJI, nouveau membre
Il partage le décret de nomination n°2021-982 du 26 juillet 2021 avec M. Mamadou Badio Camara. Youssoupha Diaw Mbodji, ancien Premier Avocat général près la Cour suprême intègre le Conseil constitutionnel après les départs pour fin de mandat de Ndiaw Diouf et Mandiogou Ndiaye, nommés le 26 juin 2015. Youssoupha Diaw Mbodji, qui a fait ses classes dans la Magistrature debout, est un ancien Procureur général de la Cour d’appel de Dakar et ancien Premier Avocat général à la Cour Suprême en 2008, à l’instar de Mamadou Badio Camara.
Lors de son passage à la Cour d’Appel, M. Mbodj, qui en fut le Procureur général, s’était notamment illustré par un mandat d’amener, en juin 2012, contre l’avocat et ancien ministre de l’intérieur, Ousmane Ngom, dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Un épisode qui avait dressé l’ordre des avocats contre sa décision de faire cueillir Me Ngom d’un hôtel à Kolda, par les éléments de la redoutable Brigade d’intervention polyvalente de la police (BIP).
6 & 7 – Mouhamadou DIAWARA et Abdoulaye SYLLA, membres maintenus
De l’ancienne équipe des sept Sages, ils étaient les nouveaux venus. MM. Diawara et Sylla ont intégré le Conseil constitutionnel le 6 décembre 2018, nommés par décret n°2018-2126 et leur mandat n’arrivera à son terme qu’en 2024. Mouhamadou Diawara a occupé les postes de président de la Chambre civile et commerciale, puis de la Chambre administrative à la Cour suprême.
Pour sa part, Abdoulaye Sylla, inspecteur général d’État, est un ancien président du Conseil de régulation de l’Autorité des marchés publics (ARMP). Un poste qu’il a quitté avec fracas, en démissionnant suite à des désaccords profonds avec le Directeur général Saër Niang. Auparavant, en 2004, il a dirigé le Bureau de Suivi et de Coordination des Inspections internes à la Primature.
avec emedia