Suite à l’incendie dévastateur survenu au Marché Sandaga le samedi précédent, le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), M. Abdoulaye Sow, s’est rendu sur les lieux ce lundi matin afin d’exprimer sa solidarité avec les commerçants sinistrés et de proposer des mesures concrètes. Accompagné de membres de son bureau et des présidents de commissions de la CCIAD, M. Sow a pris la mesure de la tragédie qui a ravagé plusieurs magasins et cantines, provoquant des pertes estimées à plusieurs millions de francs CFA.
L’événement, qui s’est déroulé dans une zone servant de dépôt et abritant également des bureaux commerciaux, remet une fois de plus en lumière les défaillances structurelles des marchés sénégalais. Le président de la Commission Réhabilitation, Modernisation et Gestion des Marchés, M. Khadim Sylla, également président de l’Association des Commerçants et Industriels du Sénégal (ACIS), a dénoncé la récurrence de ces sinistres, pointant la responsabilité partagée de l’État dans l’absence de mesures concrètes malgré la création d’une Agence de Modernisation des Marchés.« Il faut à un moment donné reconnaître la responsabilité de l’État dans cette répétition tragique », a-t-il déclaré, en appelant à une mobilisation urgente pour accélérer la mise à disposition de nouveaux espaces commerciaux sécurisés.
De son côté, M. Abdoulaye Sow a indiqué que la Chambre de Commerce ne se contentera pas d’un simple constat. Une rencontre a été convoquée à la CCIAD avec les commerçants touchés, notamment M. Mor Talla Fall, pour évaluer les pertes et envisager une assistance financière directe. Il a aussi insisté sur l’importance de tirer des leçons de cette catastrophe, en insistant sur la vétusté des installations électriques et la nécessité d’un plan de modernisation accéléré.« Beaucoup d’argent a été perdu. Ces incendies sont devenus trop fréquents pour qu’on les banalise. Il est temps que l’État, les collectivités locales et les organisations professionnelles s’asseyent ensemble et prennent des décisions fermes », a-t-il martelé.
Les marchés traditionnels, poumons économiques de nombreuses villes sénégalaises, souffrent d’un manque chronique d’investissements en infrastructures, de normes de sécurité quasi inexistantes et d’un encadrement administratif souvent désorganisé. Le cas de Sandaga, emblématique du commerce informel à Dakar, illustre le danger de cette situation. Malgré les promesses répétées, la modernisation des marchés peine à se concrétiser.
L’initiative de la CCIAD, bien que salutaire, ne peut à elle seule inverser cette tendance. Une réelle volonté politique et une synergie entre les acteurs publics et privés s’avèrent aujourd’hui indispensables. Il ne s’agit plus seulement de reconstruire après les flammes, mais de prévenir, planifier, sécuriser et réinventer ces espaces de vie économique.

