Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) tire la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de “dérive autoritaire” du régime actuel. Dans une déclaration officielle, le FDR accuse le pouvoir Pastef de s’enliser dans une logique de “règlement de comptes” et de “liquidation des libertés démocratiques”, compromettant ainsi les acquis obtenus au prix de longues luttes populaires.
Dès l’entame de son analyse sur la situation sociopolitique du pays, le FDR dénonce une vague de répression visant les opposants et les journalistes. « Depuis l’accession au pouvoir de Pastef, plusieurs journalistes et opposants ont été injustement emprisonnés ou poursuivis en justice en raison de leurs opinions. Certains détenus sont maintenus en prison pour des raisons opaques, bien que les conclusions des enquêtes leur soient totalement favorables », s’indigne le front.
De plus, l’opposition dénonce la confiscation de postes clés qui lui revenaient de droit. « Le poste de vice-président de l’Assemblée nationale, dévolu à l’opposition, a été illégalement confisqué par la majorité Pastef. Le maire de Dakar a été démis de ses fonctions dans des conditions indignes d’un pays démocratique, par une administration aux ordres. L’immunité parlementaire d’un député a été scandaleusement levée sans présentation d’un dossier incriminant clair », poursuit le communiqué du FDR.
L’opposition fustige également l’interdiction systématique des manifestations pacifiques et une “campagne insidieuse” contre les partis politiques. Le FDR estime que le pluralisme politique est en danger et que les pratiques en cours remettent en cause “l’esprit même de la compétition démocratique”.
Le Front dénonce par ailleurs une révision des listes électorales menée sans concertation avec les partis d’opposition. « Aucune rencontre n’a été organisée à ce jour, ce qui constitue une trahison des traditions de concertation politique sur les opérations électorales et la mise à jour du Code électoral », déplore le FDR. Il y voit un risque sérieux de “coups de force antidémocratiques”, notamment en prévision des prochaines élections territoriales.
Face à cette situation qu’il juge alarmante, le FDR annonce la mise en place d’une alliance d’opposition visant à organiser une “résistance populaire” contre les “politiques néfastes” du régime en place. « La vocation du FDR est de rassembler l’ensemble des forces vives de la nation en vue de structurer la mobilisation contre les agissements du pouvoir Pastef », affirme le mouvement.
Dans les prochaines semaines, le FDR entend mener plusieurs actions décisives autour de revendications clés, notamment :
- La défense des libertés et des droits démocratiques, y compris la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques et la fin des persécutions contre les voix critiques ;
- Le respect effectif des droits constitutionnels, notamment la liberté de manifestation pacifique et la liberté d’expression ;
- Une gestion démocratique du processus électoral par l’ouverture de concertations politiques autour des dernières élections et une mise à jour concertée du Code électoral ;
- Une révision de la législation sur les partis politiques, garantissant le pluralisme et la transparence ;
Un soutien actif aux populations dans leur lutte pour leurs droits sociaux et économiques.
Alors que la contestation grandit au sein de l’opposition, les prochains mois seront déterminants pour l’avenir du paysage politique sénégalais. Le pouvoir Pastef, de son côté, n’a pas encore réagi officiellement aux accusations portées par le FDR. Toutefois, l’intensification des tensions politiques laisse entrevoir une période mouvementée dans l’échiquier national.
Reste à voir si le FDR parviendra à mobiliser suffisamment de forces pour peser dans le débat politique et contraindre le pouvoir en place à revoir certaines de ses orientations.