Les incidents tragiques impliquant des enfants retrouvés morts dans des véhicules abandonnés au Sénégal mettent en lumière un problème pressant et souvent négligé. Ces drames soulèvent des questions cruciales sur la sécurité publique, la santé et l’impact économique des voitures laissées à l’abandon. Ils rappellent également l’urgence d’une action collective pour renforcer la réglementation, sensibiliser le public, et éliminer ces dangers invisibles pour protéger nos enfants et nos communautés.
Les corps sans vie de deux garçons et d’une fillette ont été retrouvés le lundi 22 juillet 2024 dans un véhicule en panne à Thiaroye-Sur-Mer. Leurs parents sont dévastés. Maïmouna Niang, mère d’un des enfants, témoigne : « C’est vraiment dur. Avant de partir, mon enfant m’a fait savoir qu’il voulait manger du corned-beef pour le petit-déjeuner et du jus de bissap avant de me demander la permission de partir chez Awa. Je ne l’ai plus revu. » Ndèye Ngoné Ndour, grand-mère des victimes, partage son choc : « J’ai eu le choc de ma vie lorsque j’ai entendu les cris des voisins. Je ne crois pas à la thèse selon laquelle ils sont entrés de leur propre gré dans la voiture. » Awa Niang, la tante des enfants, ajoute : « Je suis la dernière personne de la famille à les avoir vus vivants. Ils étaient comme mes propres enfants. Je n’ai pas dormi depuis leur disparition. »
Les habitants de « Cité Poste Alliance » de Keur Mbaye sont égalemen en colère. Ils ne digèrent pas l’histoire des deux garçons piégés dans un véhicule en panne, bâché et stationné devant une maison du quartier. L’un des enfants, Cheikh Ibrahima Fall, 4 ans, a été retrouvé mort et l’autre, évacué dans un sale état, est dans le coma. Cet incident tragique s’est déroulé le 8 janvier 2024. Alors que la gendarmerie mène l’enquête pour élucider cette affaire, certains habitants de Cité Poste Alliance ont décidé de régler l’affaire à leur manière. Estimant que leur voisin devait être maintenu en détention, des jeunes du quartier ont attaqué son domicile et l’ont vandalisé. La gendarmerie poursuit son enquête et a adressé une dizaine de convocations aux familles des deux enfants.
Ces incidents tragiques soulèvent de nombreuses questions sur les dangers posés par les véhicules abandonnés au Sénégal. En plus des risques d’asphyxie et d’autres accidents, ces véhicules représentent des dangers pour la santé publique en pouvant devenir des foyers de maladies. Les conséquences psychologiques et sociales pour les familles et les communautés sont également profondes. Ces événements tragiques ont provoqué une onde de choc dans les communautés locales, mettant en lumière la nécessité urgente de résoudre ce problème.
Les causes de ce phénomène sont multiples. L’augmentation du nombre de véhicules importés, souvent d’occasion, qui finissent par tomber en panne sans possibilité de réparation, contribue grandement à ce problème. De plus, le manque de régulations strictes et de mesures d’application des lois existantes permet à ces véhicules de s’accumuler sans conséquence pour leurs propriétaires. Les difficultés économiques poussent aussi certains propriétaires à abandonner leurs véhicules, incapables de payer les frais de réparation ou de mise au rebut.
Les solutions à ce problème doivent inclure une meilleure application des lois existantes concernant l’abandon de véhicules, ainsi que de nouvelles législations pour renforcer la responsabilité des propriétaires de véhicules. Les communautés peuvent jouer un rôle crucial en signalant les véhicules abandonnés et en participant à des initiatives locales de nettoyage et de sensibilisation. Les autorités locales et les ONG doivent également intensifier leurs efforts pour éduquer le public sur les dangers des véhicules abandonnés et mettre en place des programmes de retrait rapide et efficace de ces véhicules.
Il est essentiel que tous les acteurs concernés travaillent ensemble pour mettre fin à ce danger invisible et protéger nos enfants et nos communautés. Les récents incidents tragiques sont un rappel poignant de l’urgence de la situation et de la nécessité d’une action collective.