Changement de leader en fourniture d’armes
Le centre de recherche américain Geopolitics Monitor a publié un rapport détaillé, rédigé par Antonio Graceffo, sur les ventes d’armes chinoises à l’Afrique. Le rapport indique que la Russie, qui a longtemps été le plus grand fournisseur d’armes à l’Afrique, a vu ses ventes diminuer en raison de son besoin en armements pour la guerre en Ukraine et des sanctions internationales. En revanche, la Chine, deuxième plus grand producteur d’armes et quatrième plus grand exportateur mondial, a saisi l’occasion pour augmenter considérablement ses exportations vers l’Afrique subsaharienne, fournissant des armes aux conflits au Soudan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et en Éthiopie.
Expansion en Afrique subsaharienne
En plus de ces pays, les armes chinoises se répandent également au Tchad, en Angola, au Nigeria, au Mali et dans d’autres pays. Par exemple, des usines d’armement ont été créées au Nigeria pour exporter vers d’autres nations africaines, comme le Zimbabwe.
Entreprises d’armement chinoises
Les plus grandes entreprises d’armement chinoises, telles que Norinco et Poly Technologies, exportent une gamme variée d’armes, des armes légères aux équipements sophistiqués comme les véhicules blindés et les drones. Ces entreprises sont toutes détenues par l’État chinois, ce qui permet au gouvernement de diriger les ventes d’armes et d’en maximiser les avantages géopolitiques.
Norinco au Sénégal
Norinco, l’une des principales entreprises exportatrices, a ouvert un bureau de vente au Sénégal pour fournir des armes légères, de l’artillerie et des véhicules blindés.
Prix compétitifs et conditions flexibles
Contrairement aux fournisseurs occidentaux, les armes chinoises sont moins coûteuses, bien que souvent de moindre qualité. La Chine propose des options d’achat flexibles, y compris des prêts à long terme et des accords de troc impliquant des ressources naturelles, ce qui attire les pays africains en difficulté financière. Cette approche permet à Pékin de consolider sa position comme un acteur clé sur le marché africain des armes.
Formation et maintenance
La Chine fournit non seulement des armes, mais aussi la formation et la maintenance nécessaires, souvent via des entreprises militaires et de sécurité privées. Ce soutien compréhensif renforce les alliances politiques et économiques de la Chine avec les nations africaines, réduisant leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs traditionnels comme les États-Unis et la Russie. En diversifiant leurs sources d’armement, les pays africains gagnent en autonomie dans leurs politiques de défense.
Utilisation d’avions et de drones chinois
Le rapport indique que l’aviation de 11 pays africains utilise l’avion de transport Harbin Y-12 et que le chasseur Chengdu F-7, une version chinoise du MiG-21 de l’ère de la guerre froide, est utilisé dans 6 pays : l’Égypte, la Namibie, le Nigeria, le Soudan, la Tanzanie et le Zimbabwe. Comme la Chine ne respecte pas les sanctions occidentales, elle est devenue une force dominante sur le marché des drones, fournissant des pays comme l’Éthiopie, l’Égypte et le Nigeria.
AVIC et ventes de drones
AVIC, l’un des plus grands fabricants d’armes d’État, a vendu de grandes quantités de drones, y compris le Wing Loong 2, une version inférieure du drone américain MQ-9 Reaper. Ces ventes de drones, ainsi que celles de chasseurs, d’entraîneurs, d’avions de transport et d’hélicoptères d’attaque, ont fait d’AVIC l’un des plus grands fournisseurs d’armes au monde.
Contournement des sanctions et ventes aux entités non gouvernementales
La Chine vend des armes à des entités gouvernementales et non gouvernementales en Afrique, beaucoup d’entre elles étant incapables d’acheter des armes aux États-Unis ou en Europe en raison des sanctions ou du manque d’argent. Ces ventes ont parfois violé les sanctions des Nations unies, comme au Soudan du Sud, où les armes chinoises ont continué d’affluer malgré l’interdiction internationale.
Augmentation des achats d’équipements militaires avancés
Les armées africaines achètent de plus en plus de drones et de systèmes de missiles sophistiqués fabriqués en Chine, ainsi que d’autres technologies militaires avancées qui n’étaient pas disponibles auparavant auprès des fournisseurs occidentaux.
Diplomatie militaire et influence croissante
La Chine augmente son influence en Afrique grâce à sa diplomatie militaire en fournissant des armes, de la formation, de la maintenance et du soutien. Pékin cherche à renforcer les alliances politiques et économiques avec les pays africains par le biais de ces efforts. En diversifiant leurs sources d’armement, les pays africains réduisent leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs traditionnels comme les États-Unis et la Russie, et obtiennent une plus grande autonomie dans leurs politiques de défense.
Formation et infrastructures militaires
La Chine ne lie généralement pas les ventes d’armes à des conditions relatives aux droits de l’homme ou à la gouvernance, contrairement aux pays occidentaux. Ce fait séduit les gouvernements africains qui préfèrent éviter les pressions politiques extérieures et maintenir leur souveraineté sur leurs affaires internes. Pékin a intensifié sa coopération diplomatique avec l’Union africaine en offrant davantage de formations pour la police et l’armée et en déployant des forces de maintien de la paix.
Exercices navals et coopération militaire
Les forces navales chinoises ont mené des exercices maritimes conjoints avec la Russie et l’Afrique du Sud. La Chine a invité le Zimbabwe et d’autres dirigeants africains à assister à la célébration du 94e anniversaire de son armée, avec des événements similaires organisés au Soudan du Sud, en Tanzanie, au Pakistan et en Éthiopie.
Construction d’infrastructures militaires
La Chine a formé des pilotes zimbabwéens, et les forces de police et de l’armée d’autres pays africains reçoivent une formation en Chine ou par des instructeurs chinois. Il y a également un élément d’infrastructure militaire dans les relations entre la Chine et l’Afrique, qui implique souvent la construction d’installations militaires chinoises comme des casernes, des centres d’entraînement et des centres logistiques.
Globalement, la Chine affirme avoir construit plus de 100 ports en Afrique. Actuellement, son armée possède une base à Djibouti et cherche à en établir davantage en utilisant son influence économique, militaire et diplomatique. Le Gabon et la Guinée équatoriale sont considérés comme des candidats pour l’installation d’une base navale chinoise sur la côte atlantique de l’Afrique, ce qui pourrait exacerber les tensions avec Washington.