Le ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Bâ, qui présidait hier le lancement de la gestion 2023, a décliné les grandes orientations de l’exécution du budget 2023, arrêté à 6411,5 milliards de francs Cfa.
La gestion budgétaire 2023 a été officiellement lancée hier. Une occasion pour le ministre des Finances et du budget de présenter les grandes orientations pour la mobilisation des crédits de ladite gestion. Ainsi, a indiqué Mamadou Moustapha Bâ, «la gestion 2023 verra l’accélération de la mise en œuvre de la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (Srmt), qui se traduira par l’élargissement de la base fiscale et l’amélioration du recouvrement». «Comme par le passé, notre pays continuera d’adopter une stratégie d’endettement modérée et prudente et de poursuite de la politique d’optimisation et de rationalisation de la dépense publique. A cet effet, dans le souci d’éviter des dysfonctionnements préjudiciables à la gestion budgétaire 2023, j’ai instruit le Directeur général du budget à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de vous accompagner pour l’exécution efficace des dépenses de vos départements respectifs.
Ainsi, le démarrage de la gestion 2023 a été effectif le premier jour ouvrable de l’an, avec un taux d’exécution de 5%, comme nous nous y étions engagés à la clôture du marathon budgétaire 2022», a expliqué hier l’argentier de l’Etat.
En outre, informe-t-il, «la présente gestion sera marquée par la poursuite des réformes budgétaires avec une responsabilisation accrue des acteurs, qui devra se traduire dans le processus de l’exécution du budget par une meilleure efficacité. Cette responsabilisation s’accompagne cependant par un renforcement du contrôle interne budgétaire et la planification infra-annuelle des dépenses à exécuter».
Poursuite des réformes budgétaires
Dans ce processus d’implémentation du contrôle interne, souligne le ministre, «les services de la Direction générale du budget, avec l’appui du Projet d’assistance technique à la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (At-Pse), ont procédé à l’accompagnement de cinq ministères-pilotes (ministères de la Santé, de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de la Femme et des Mines), à travers des sessions de formation sur le contrôle interne budgétaire, la cartographie des risques et l’audit basé sur les risques. Ces activités vont se poursuivre pour outiller au mieux les acteurs afin qu’ils puissent mieux internationaliser les nouvelles normes et techniques de gestion des finances publiques.
Sous ce rapport, le contrôle interne budgétaire permettrait d’anticiper la mise en place du contrôle hiérarchisé ou modulé des dépenses où les gestionnaires seront au cœur du contrôle budgétaire en parfaite adéquation avec l’esprit de la réforme».
En ce qui concerne la planification infra-annuelle, renseigne M. Bâ, «elle permettra d’évaluer, de planifier et de suivre le rythme de consommation des crédits alloués aux ministères et institutions constitutionnelles, à travers une meilleure articulation et mise en cohérence des plans d’engagement trimestriels, des plafonds des dépenses avec le plan de passation des marchés et le plan de trésorerie de l’Etat.
Ces outils sont élaborés en référence à l’arrêté n°037031 du 7 décembre 2022 fixant les modalités de mise en œuvre de la planification budgétaire infra-annuelle des dépenses publiques. Ce cadre préconise la mise en place d’un comité de pilotage, d’un comité de suivi de l’exécution budgétaire et de la trésorerie et d’un comité interne chargé des plans d’engagement au sein de chaque ministère et institution constitutionnelle.
Ces instruments permettent d’assurer une meilleure priorisation des dépenses, tenant compte de leur caractère urgent, incompressible et leur saisonnalité. Une bonne programmation budgétaire, c’est celle qui sait anticiper les dépenses, qui tient compte des contraintes de trésorerie, de nos objectifs en termes de cible de déficit à chaque période.
Le cadre règlementaire de la planification infra-annuelle sera parachevé par la prise d’une instruction qui en constituera le cadre opérationnel».
Le ministre des Finances et du budget, qui assure la fonction de régulation du budget, à travers les contrôleurs budgétaires, promet de «procéder, en rapport avec les ministères dépensiers, à la détermination des plafonds d’engagement trimestriels. Ces plafonds, en lien avec le plan de trésorerie, serviront de base à l’élaboration de plans d’engagement cohérents avec les plans de passation des marchés».
Pour rappel, le budget de l’année 2023 a été arrêté à 6411,5 milliards de francs Cfa. Selon le Mfb, il «est bâti, à partir d’hypothèses de reprise progressive de l’activité économique avec comme fait majeur le début de l’exploitation des ressources d’hydrocarbures, qui devra avoir un impact sur la croissance économique, attendu à 10,1%, contre 4,8% en 2022 et 6,5% en 2021».