Après plus de deux heures d’échanges avec les syndicats et le patronat lors du lancement du dialogue ce jeudi, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu à clarifier sa vision de la gouvernance. Il a insisté sur la nécessité d’une planification à moyen et long terme, affirmant qu’« un pays ne peut se construire sous la pression et les urgences. Tout ne peut pas se régler immédiatement ».
Évoquant la question de l’emploi dans la fonction publique, il a dénoncé des postes rémunérés sans présence effective des agents. « Certains employés sont payés alors qu’ils ne viennent même pas travailler », a-t-il déploré, soulignant que l’État doit impérativement réévaluer sa masse salariale. « Aujourd’hui, elle représente 39 % des recettes du pays, c’est trop ! » a-t-il martelé. Il a également pointé du doigt des agences publiques existant uniquement pour satisfaire une clientèle politique, sans apporter de réelle valeur ajoutée.
Le Premier ministre s’est félicité de la participation de toutes les parties prenantes et a réaffirmé la volonté de son gouvernement de mener un dialogue transparent et inclusif. « Nous voulons avancer main dans la main avec les travailleurs, le patronat et l’ensemble des acteurs. Le monde nous observe, et nous devons prouver notre capacité à construire une unité nationale forte. »
Enfin, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à lutter contre la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics. Prenant l’exemple des infrastructures en cours de réalisation, il a justifié les audits en cours. « Nous avons stoppé les travaux d’universités dont les coûts étaient manifestement surfacturés afin de procéder à des vérifications approfondies. » Une décision qui, selon lui, s’inscrit dans la volonté du gouvernement de rétablir une gestion saine et rigoureuse des ressources publiques.
Source: Le Soleil