Le jeudi 27 février 2025, le juge d’instruction financier du premier cabinet du Pool judiciaire financier (PJF) a placé Mouhamadou Ngom, alias Farba Ngom, sous mandat de dépôt. Ce cadre de l’Alliance pour la République (APR) est poursuivi pour détournement de deniers publics portant sur 31 milliards de FCFA, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs.
L’affaire trouve son origine dans un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui a mis en lumière des transactions suspectes évaluées à 125 milliards de FCFA. Lors de son audition, Farba Ngom a rejeté en bloc les accusations, proposant en guise de garantie des biens immobiliers d’une valeur équivalente. Une proposition refusée par la justice. Malgré la plaidoirie de ses avocats en faveur d’une liberté provisoire sous contrôle judiciaire, le juge a ordonné son incarcération, suivant ainsi les réquisitions du procureur financier.
L’enquête évoque également l’implication d’Amadou Sall, fils de l’ex-président Macky Sall, dans des transactions douteuses portant sur 10 milliards de FCFA. Neuf autres individus sont aussi dans le viseur de la justice, avec des réquisitions de placement sous mandat de dépôt pour la plupart, à l’exception de Mamadou Daff, ancien directeur général de la Couverture maladie universelle (CMU), concerné par un virement suspect de 35 millions de FCFA.
L’arrestation de Farba Ngom a suscité des tensions aux abords des locaux du PJF, où ses partisans s’étaient rassemblés en signe de protestation. La police a dispersé la foule à l’aide de grenades lacrymogènes, alors qu’un imposant dispositif sécuritaire avait été déployé pour prévenir tout débordement.
