Lors de sa Déclaration de politique générale, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté ce vendredi une nouvelle politique fiscale ambitieuse. Parmi les réformes annoncées figure la révision des 18 conventions fiscales bilatérales signées par le Sénégal. L’objectif est de supprimer les accords avec les paradis fiscaux et de renégocier les clauses défavorables avec des pays à fiscalité normale, dans le but de lutter contre l’évasion fiscale et de garantir une contribution équitable des multinationales opérant dans le pays.
Le Premier ministre a également déclaré vouloir augmenter le taux de pression fiscale à 20 %, contre moins de 18 % actuellement, pour élargir les marges budgétaires de l’État. Cette réforme inclut une réduction des exonérations fiscales accordées à certains secteurs, comme les cimenteries, et une actualisation du barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Pour garantir une meilleure équité sociale, la tranche sociale des tarifs de l’eau et de l’électricité sera révisée, avec un ciblage renforcé des ménages les plus vulnérables.
Entre 2019 et 2022, les avantages fiscaux octroyés par l’État ont coûté 2 232 milliards de FCFA. Afin de mesurer leur efficacité, un audit exhaustif sera réalisé. D’ici décembre 2025, une nouvelle matrice des mesures dérogatoires sera mise en place pour s’assurer que les exonérations sont économiquement et socialement justifiées.