Le Sénégal a ouvert ce mardi un atelier majeur sur la mise en œuvre des Accords Multilatéraux sur l’Environnement (AME), portant sur la biodiversité, les produits chimiques et les déchets. Cet événement, qui se tient du 26 au 28 novembre 2024, réunit des experts et des représentants de divers pays pour renforcer les capacités des nations dans la gestion durable de leurs ressources naturelles et la lutte contre les crises environnementales.
Sous l’égide du Ministère de l’Environnement et de la Transition Écologique du Sénégal, l’atelier est une initiative clé soutenue par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et le Centre Régional des Conventions de Bâle et de Stockholm pour les pays d’Afrique francophone (CRCBS-AF). L’objectif principal est de favoriser la mise en œuvre cohérente et synergique des Accords Multilatéraux sur l’Environnement, afin d’accélérer l’action collective face aux menaces environnementales mondiales, notamment la perte de biodiversité, la pollution chimique et la gestion des déchets dangereux.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Thialo Sarr, représentant du ministre sénégalais de l’Environnement, Pr Daouda Ngom, a salué l’importance de cette rencontre en soulignant l’engagement ferme du Sénégal dans la protection de l’environnement. « Notre pays est résolument engagé dans la mise en œuvre des accords multilatéraux que nous avons ratifiés. Nous croyons fermement que la coopération internationale est essentielle pour relever les défis environnementaux qui menacent notre planète et nos populations », a déclaré M. Sarr.
Il a également rappelé que la triple crise écologique actuelle, marquée par la pollution, le changement climatique et la perte de biodiversité, nécessite une action concertée à tous les niveaux. Le Sénégal, tout en s’appuyant sur l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, reste déterminé à défendre activement les accords multilatéraux et à contribuer à la préservation de la biodiversité et de l’environnement pour les générations futures.
L’atelier se concentre sur plusieurs enjeux cruciaux, parmi lesquels la dégradation des écosystèmes, la perte d’espèces, ainsi que la gestion des déchets et des produits chimiques. Selon un rapport de l’IPBES de 2018, près de 500 000 km² de terres en Afrique sont déjà dégradées, et la biodiversité continue de reculer sous l’effet combiné de la déforestation, de l’agriculture intensive, des espèces invasives et du changement climatique.
Les discussions se concentreront sur la manière de renforcer la gestion des produits chimiques et des déchets tout au long de leur cycle de vie, de la production à l’élimination. Cette gestion est essentielle pour protéger la santé des populations et préserver les écosystèmes, qui jouent un rôle fondamental dans la régulation du climat et la fourniture de ressources naturelles essentielles.
Mme Tita Korvenoja, Cheffe de division du droit des conventions et politiques environnementales, a mis en avant la synergie entre les conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm (les Conventions BRS), qui constituent un cadre essentiel pour la gestion des produits chimiques et des déchets dangereux. « Ces conventions démontrent l’importance de la collaboration internationale. En unissant nos efforts, nous pouvons parvenir à des résultats durables pour la santé humaine et l’environnement », a souligné Mme Korvenoja.
Le Centre Régional des Conventions de Bâle et de Stockholm pour les pays d’Afrique francophone (CRCBS-AF) a également rappelé son rôle central dans l’accompagnement des pays de la région, en particulier dans la mise en place de programmes de gestion des déchets et des produits chimiques, grâce au transfert de technologies propres.
Cet atelier se veut avant tout un espace de partage d’expériences et de bonnes pratiques. Les experts et les décideurs présents auront l’opportunité de discuter des défis spécifiques rencontrés dans leurs pays respectifs, de partager des solutions innovantes et d’identifier des mécanismes de coopération régionale et internationale pour une mise en œuvre efficace des Accords Multilatéraux sur l’Environnement.
Les discussions devraient également aborder les mécanismes de financement, l’amélioration des capacités institutionnelles et techniques, ainsi que l’intégration de la gestion environnementale dans les politiques de développement durable.
En conclusion de la cérémonie, les organisateurs ont exprimé l’espoir que cet atelier constituera une étape décisive dans la mise en œuvre effective des engagements environnementaux à l’échelle mondiale et nationale. Le défi est immense, mais grâce à l’engagement collectif et à la coopération internationale, des solutions durables sont possibles.
Les participants ont été invités à utiliser cette plateforme pour renforcer les capacités des pays de la région, échanger des connaissances et élaborer des stratégies communes pour protéger la biodiversité, réduire les impacts des produits chimiques et gérer de manière durable les déchets, tout en créant un environnement propice à un développement économique et social durable.
Le Sénégal, avec son accueil chaleureux et son rôle central dans la coopération africaine, se positionne ainsi comme un acteur clé dans les efforts mondiaux pour un avenir plus vert et plus résilient face aux défis environnementaux.