Pour mieux comprendre les causes de ce fléau, nous nous sommes rendus à la Gare des Baux Maraîchers de Dakar, d’où le véhicule avait pris son départ. En discutant avec les chauffeurs sur place, plusieurs problèmes récurrents ont été identifiés.
L’un des premiers problèmes soulignés est le manque de panneaux de signalisation. Sans ces indications cruciales, les conducteurs sont souvent laissés à deviner les limitations de vitesse, les virages dangereux, et les arrêts obligatoires, augmentant ainsi le risque d’accidents. De plus, l’absence de lignes d’indication sur la route, ces lignes qui montrent les limites de la chaussée et divisent les voies, contribue à la confusion et au danger, surtout de nuit ou par mauvais temps.
Les routes étroites constituent un autre problème majeur. De nombreuses routes au Sénégal sont conçues avec seulement deux voies, une dans chaque direction, sans séparation centrale. Cette configuration augmente les risques de collisions frontales, particulièrement lorsque des camions roulent à grande vitesse. L’éclairage insuffisant aggrave encore la situation, rendant difficile la visibilité des dangers potentiels.
Les chauffeurs ont également mentionné les dos d’ânes installés par les populations locales sans aucune indication préalable. Ces obstacles, souvent placés de manière aléatoire, surprennent les conducteurs et peuvent provoquer des accidents graves. De plus, les nombreux nids-de-poule sur les routes détériorent les véhicules et forcent les conducteurs à des manœuvres dangereuses pour les éviter.
Les montées sans vision claire constituent un danger supplémentaire, causant des collisions en raison de la visibilité réduite. L’utilisation du téléphone au volant est également un facteur de distraction majeur, augmentant le risque d’accidents. Enfin, les arbres trop proches de la route limitent la visibilité et peuvent constituer des obstacles en cas de perte de contrôle du véhicule.
Un autre point crucial soulevé par les chauffeurs est la politique de l’arrêt de circulation à partir de minuit imposée par le gouvernement. Cette mesure, bien que prise pour des raisons de sécurité, pousse les chauffeurs à conduire à grande vitesse pour rattraper le temps perdu, augmentant ainsi le risque d’accidents.
Les chauffeurs de la Gare des Baux Maraîchers interpellent les autorités, notamment M. Malick Ndiaye, Ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens, ainsi que la société Ageroute, pour qu’ils prennent des mesures concrètes face à ces problèmes. Selon eux, une amélioration de la signalisation, un entretien régulier des routes, une meilleure gestion des dos d’ânes, et une révision des politiques de circulation nocturne sont nécessaires pour réduire les accidents.
Il est également essentiel de sensibiliser les chauffeurs et le public à l’importance de la sécurité routière. Des campagnes de prévention, des formations pour les chauffeurs, et une application stricte des lois sur l’utilisation du téléphone au volant peuvent contribuer à sauver des vies.
L’expérience d’autres pays peut offrir des solutions inspirantes. Par exemple, en Suède, la mise en place du concept “Vision Zéro” vise à réduire à zéro le nombre de décès sur les routes grâce à une combinaison de mesures d’infrastructure, de réglementation et de sensibilisation. Au Rwanda, des initiatives de modernisation des routes et de strictes régulations sur la vitesse ont montré une baisse significative des accidents.
En conclusion, améliorer la sécurité routière au Sénégal nécessite une approche multidimensionnelle impliquant les autorités, les conducteurs, et la communauté. En adressant les causes profondes des accidents et en adoptant des mesures concrètes, nous pouvons espérer voir une réduction significative des tragédies sur nos routes. Wassaré Société continuera de suivre de près ces développements et d’informer le public sur les avancées et les initiatives prises pour rendre les routes sénégalaises plus sûres.