“La Russie a un objectif de saturation des forces de défense aériennes ukrainiennes”, explique le général Palomeros. Et pour passer entre les mailles du filet, Moscou a recours à une diversité de projectiles – des drones, des missiles de croisière modernes et d’autres plus anciens, des missiles balistiques… – qui peuvent changer de trajectoire et de vitesse de manière aléatoire et peuvent entrer en Ukraine simultanément, bien que tirés à des moments différents, comme l’explique le journal Le Monde.
“Le but actuel de Moscou est de pouvoir tirer le maximum de missiles à la fois depuis des plateformes aériennes et des plateformes terrestres pour saturer l’espace aérien”, précise l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air.
À cela s’ajoute le fait que la Russie est passée en économie de guerre et qu’elle compte poursuivre sur cette lancée pour l’année qui vient de commencer : Vladimir Poutine a approuvé, fin novembre, le budget 2024 de l’État russe prévoyant une hausse des dépenses militaires de 70 % par rapport à 2023. Cela va représenter 111 milliards d’euros, soit un tiers du budget total de la Russie et trois fois plus qu’en 2021, avant la guerre en Ukraine.
Dans cette perspective, la campagne de bombardements russes en cours est aussi différente de celle de l’année dernière puisqu’entre temps la Russie “a fait monter en puissance son industrie d’armement”, comme l’explique le général Palomeros : “Moscou a suffisamment de main d’œuvre et de matières premières pour s’inscrire dans une guerre longue. Et il semble bien que l’effort de guerre demandé à l’industrie russe est en train de payer, puisque cette dernière est capable de continuer à produire des missiles – même s’ils ne sont pas tous de dernière génération – pour mener la campagne militaire en Ukraine.”