Le Ministre de l’Environnement du Développement durable et de la Transition écologique (MEDDTE), Monsieur Alioune Ndoye a présidé ce lundi, l’atelier régional sur la stratégie de programmation des ressources du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM ) sur l’adaptation au changement climatique pour le fonds des Pays les Moins Avancés_Afrique francophone. Il s’agit d’un programme d’accompagnement et de renforcement des capacités visant à faire en sorte que l’ensemble des 46 PMA puissent bénéficier d’une aide renforcée. A l’en croire le Ministre, « Notre planète est à la croisée des chemins. Dans son dernier rapport publié en mars 2023, le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) a indiqué que le monde sera confronté à de multiples aléas climatiques inéluctables au cours des deux prochaines décennies avec un réchauffement planétaire qui atteindra les 1,5°C. Ce scénario, même temporaire, entraînera pour nos pays des conséquences graves dont certaines seront irréversibles. Les risques pour nos sociétés augmenteront, de même que pour les infrastructures et les établissements humains implantés sur les régions côtières de basse altitude, comme le Sénégal. La multiplication des vagues de chaleur, des sécheresses et des inondations excède déjà les seuils de tolérance des végétaux et des animaux. Ces phonèmes climatiques devenus très récurrentes exposent des millions de personnes à une insécurité alimentaire et hydrique aiguë, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et du Sud ainsi que dans les petits Etats insulaires. »
Dans un tel contexte, il pense que la prise de mesures ambitieuses et urgentes s’impose à la communauté internationale pour soutenir les pays les plus vulnérables dans leurs efforts d’adaptation aux conséquences dommageables du changement climatique.
Supporter le coût de l’adaptation aux effets négatifs des changements climatiques demeurent aujourd’hui un défi majeur pour l’humanité. Malheureusement, les pays les plus vulnérables sont majoritairement les pays les plus pauvres et avec une très faible capacité d’adaptation.
Ainsi, il soutient que ces pays, pour l’essentiel des PMA, peinent à accéder aux financements et ne disposent pas des capacités institutionnelles nécessaires pour mettre en œuvre des politiques et programmes d’adaptation requis pour leur améliorer leur résilience climatique. « De plus, les pays les plus exposés aux phénomènes climatiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les tempêtes et l’élévation du niveau de la mer doivent régulièrement faire face à des besoins immédiats pour se relever des chocs causés par ces événements extrêmes. C’est pourquoi, il est plus que jamais important d’orienter nos politiques de développement vers une croissance résiliente aux changements climatiques, en intégrant notamment l’adaptation dans la planification des politiques de développement durable.
L’évaluation des efforts fournis par la communauté internationale pour mobiliser les financements nécessaires à l’adaptation montre que les résultats obtenus sont encore loin des besoins.
L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), dans son un rapport publié en septembre 2022, sur les financements mobilisés par les pays développés en faveur de l’action climatique dans les pays en développement, entre 2016 et 2020, estime le montant du financement reçu à 83,3 milliards de dollars en 2020, dont 68,3 milliards de dollars de financements publics et 13,1 milliards de dollars de financements privés mobilisés par des interventions publiques.
Or, il a été démontré que 80% des montants reçus par les pays en développement concernent des prêts à rembourser. Seuls 20,5% des financements ont été alloués aux pays les moins avancés fortement impactés par les changements climatiques.
Les besoins de financement pour le climat sont urgents et en perpétuelle augmentation au moment où la promesse de mobiliser chaque année 100 milliards de dollars pour soutenir les pays en développement reste à ce jour une utopie. A cela s’ajoute les coûts des pertes et dommages qui iront crescendo en l’absence d’une politique mondiale d’adaptation efficace », a-t-il assuré.
Rappelons que plus de 100 participants de 17 pays d’Afrique francophone pour renforcer leurs capacités et leurs compétences en matière de planification de l’adaptation au changement climatique et d’accès aux ressources du LDCF.