Après le vote de la loi n°08/2022 portant sur la biosécurité, le débat sur les risques liés à l’usage des OGM a envahi l’espace public, donnant naissance à un discours passionné, parfois peu controversé. Ce qui provoque la réaction du Bureau d’analyse macro-économique de l’ISRA (ISRA-BAME) et l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) qui ont tenu conjointement un « Mardi du BAME » sur le sujet. Cela à travers in panel composé de profils complémentaires pour aborder l’étendue et la profondeur des questions et attentes de divers acteurs vis-à-vis des OGM et de la nouvelle loi sur la biosécurité. Une manière de poser le débat avec des regards croisés de scientifiques, de juristes, et de membres la société civile pour favoriser un dialogue visant à éclairer l’opinion publique.
A l’en croire Monsieur Oumar Ba, militant écologiste et maire de Ndiob, il est temps de dépassionner le débat pour de meilleurs éclairages à l’endroit des populations et des paysans.
« Beaucoup ont parlé des risques, il y’a beaucoup de choses qu’il faut clarifier. Je suis pour toute politique contribuant à l’autonomisation des paysans (…) Si j’ai des réserves par rapport aux OGM c’est par rapport à la capacité des paysans de s’en approprier », a-t-il soutenu.
Monsieur El H. Thierno Cissé, coordonnateur du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR), pour sa part, dénonce le caractère unilatérale dans l’adoption de la loi portant sur la biosécurité et a exprimé ses inquiétudes.
« Nous avons entendu parler du coton bété qui est un OGM au Burkina et tous les problèmes que cela a causé aux paysans en terme de productivité (…) Ce qui est plus grave dans tout ça c’est cette dépendance qu’on va avoir de l’extérieur. Ce sont les multinationales qui maitrisent la technologie qui la commercialisent avec tout un paquet technologique qu’il faut prendre globalement », dira-t-il.
PMF