Kalidou Diallo, neveu «d’une personnalité de l’État», a été déclaré coupable de par le Tribunal d’instance (Ti) de Dakar et condamné à un mois assorti du sursis. Devant la barre, l’étudiant à l’Esp a juré qu’il n’avait pas l’intention de nuire et s’est confondu en excuses.
Les faits remontent au mois de juin dernier. Le 1er juillet 2022, Gabrielle Agnès Ziadatou Kane se rend au commissariat central pour déposer une plainte contre le prévenu. Dans ses déclarations, elle dit avoir reçu des messages écrits via WhatsApp, provenant d’un certain Kalidou Diallo qui lui a, précise-t-elle, fait parvenir, dans un premier temps, une facture d’un malade qui aurait besoin d’une aide financière pour être pris en charge. Quelque temps après, précisément à la date du 25 juin 2022, le bonhomme lui a envoyé un message écrit, l’intimant d’arrêter de colporter des médisances sur sa sœur, Maïmouna Diallo, alias Halima.
Gabrielle dit avoir compris, à partir de cet instant, qui se cachait derrière l’expéditeur. C’était le frère de son ancienne collègue et amie avec qui elle ne s’entend plus depuis un moment. Dans ses mises en garde, Harouna lui a lancé détenir ses vidéos pornographiques et menaçait de les publier sur la toile. Pis, il promettait de filer ses coordonnées à tous les étudiants de l’Ucad. La taxant de «pute de la république» et d’ «anthropophage», il enfonce le clou en ces termes : «Ta voiture, on sait tous comment tu l’as eue. Je sais que tu es actuellement en Côte d’Ivoire. Quand on en finira avec toi, tu prendras tes jambes à ton cou.»
Le 14 juin 2022, Gabrielle ne se sentait plus en sécurité. Son appartement a été cambriolé. Mieux, son disque dur externe et son ordinateur ont été subtilisés. Dans ces supports électroniques sont enregistrées toutes ses données personnelles. Pour elle, il y a une nette corrélation entre les menaces de son bourreau et le cambriolage. Surtout qu’elle aurait eu connaissance de la tenue d’une réunion sur son ancien lieu de travail. Pour elle, son ex-employeur et les sœurs du prévenu sont de mèches pour attenter à sa vie. Des déclarations qu’elle a réitérées, hier lundi 18 juillet 2022, à la barre. Une correspondance a été, ajoute-t-elle, aussi adressée au ministre de l’Intérieur et elle s’en remet à lui pour sa sécurité.
Face aux accusations de menace, de violence et voie de faits, d’injures non publiques portées à son encontre, Kalidou s’est expliqué. Pour sa ligne de défense, il dira au tribunal que Gabrielle a la manie de calomnier sa famille. Tout récemment, elle a tenu des propos diffamatoires dans un plateau télé à l’égard de sa belle-sœur. Pis, elle ne cesse de clamer haut et fort lui avoir offert un (1) million de FCfa. «Je voulais seulement qu’elle épargne ma sœur», a-t-il laissé entendre. Le juge, lui remontant les bretelles, lui fera savoir que la justice est impartiale. Il a finalement reconnu son erreur et demandé pardon. Touchée par le geste du prévenu, Gabrielle Kane s’est finalement désistée de sa constitution. N’empêche, le ministère public a requis un (1) mois, dont quinze (15) jours de prison ferme. Les avocats de la défense, Me Barro et Me Mouhamadou Moustapha Dieng, ont sollicité la clémence du tribunal. Une requête accordée par le tribunal.