L’ex-président de la Géorgie, Mikheïl Saakachvili, dont la santé a été fragilisée par deux grèves de la faim en prison, risque de mourir s’il ne reçoit pas des soins appropriés, ont mis en garde vendredi 6 mai des médecins.
Agé de 54 ans, Mikheïl Saakachvili a refusé une première fois de s’alimenter pendant 50 jours, puis pendant 20 jours, afin de dénoncer son emprisonnement à la suite d’une condamnation pour abus de pouvoir qu’il dénonce comme politique.
Vendredi, un groupe de médecins indépendants ayant examiné l’ex-président géorgien en prison a indiqué que ce dernier souffrait notamment d’une encéphalopathie de Wernicke, un trouble neurologique sévère, d’anorexie et de stress post-traumatique.
Si l’ex-président n’est pas transféré d’urgence dans un hôpital où il ne sera plus soumis à des « facteurs de stress », alors il risque selon les médecins de développer des complications neurologiques pouvant causer le dysfonctionnement de plusieurs organes et conduire à une « issue fatale ».
Les autorités ont balayé ces préoccupations
Les autorités géorgiennes ont jusque-là balayé les préoccupations exprimées par des médecins et les soutiens de l’ex-président pro-occidental. Le chef du parti au pouvoir du Rêve géorgien, Irakli Kobakhidze, a ainsi déclaré cette semaine que Mikheïl Saakachvili « n’est pas content de la baisse de son niveau de vie depuis qu’il est emprisonné ». « Il faut juste qu’il mange quelques oeufs et du fromage frais, et tout rentrera dans l’ordre », a-t-il ajouté.
Mikheïl Saakachvili, qui a dirigé la Géorgie de 2004 à 2013, a été arrêté puis emprisonné en octobre 2021 à son retour dans ce pays du Caucase après un exil de plusieurs années. Son arrestation a exacerbé une crise politique en Géorgie qui a éclaté après des élections législatives en 2020, remportées de justesse par le parti au pouvoir et que l’opposition a jugées frauduleuses.
(Avec AFP)