Bruce Lee indique avoir enregistré 21 victoires contre 4 défaites. Son dernier succès remonte au 20 juin 2014 contre Feugueleu (Lansar). Depuis, c’est le passage à vide pour le lutteur de Fass avec des revers face à Baye Mandione et contre Ameth Dème (Thiaroye Cap-Vert), lors de son dernier combat, le 21 juillet 2018. Mal en point dans l’arène, le lutteur a émigré à New-Jersey (États-Unis) depuis 2019.
Vous vivez actuellement aux États-Unis. Pouvez-vous revenir sur votre voyage ?
Je fais partie des premiers lutteurs qui ont voyagé aux États-Unis. J’ai fait un bon parcours dans l’arène. Et un jour l’idée d’aller aux États-Unis pour augmenter mon poids m’a traversé. C’est ainsi que je suis parti à l’ambassade demander un visa. À mon arrivée, je me suis présenté et ils m’ont reconnu. C’est ainsi qu’ils m’ont donné un séjour de 10 ans. Depuis 3 ans, je fais des allers et retours entre New-Jersey, la ville où j’habite, et Dakar. Je m’entraîne et j’allie cela avec mon boulot. Avant de venir, j’avais un métier et cela m’a servi ici. C’est pourquoi il est important d’avoir un métier, il te sert partout où tu vas.
Depuis quelques années, vous n’êtes plus présent dans l’arène. Bruce Lee a-t-il arrêté sa carrière ?
La lutte m’a tout donné. Tout ce que j’ai, c’est grâce à la lutte. Si je suis présentement aux États-Unis, c’est grâce à la lutte. Si les gens me connaissent, c’est grâce à la lutte. Je suis toujours en activité. Je n’ai pas arrêté ma carrière. C’est parce que j’ai émigré aux États-Unis que les amateurs ne me voient plus. Mais je suis toujours dans l’arène et je suis prêt à lutter à nouveau.
Lutter à nouveau mais avec quels adversaires ?
Les lutteurs que je peux affronter sont nombreux. Si un promoteur me trouve un adversaire dès demain, j’achète un billet pour rentrer à Dakar. Mon combat contre Amanekh sera explosif. Il y a également Reug Reug. Ils n’ont pas fait dans l’arène ce que je n’ai pas fait. Je suis à l’écoute des promoteurs, je suis prêt pour tout le monde.
Jusqu’ici, est-ce que vous êtes satisfait de votre carrière ?
La lutte est très complexe et indécise. Je suis connu grâce à la lutte. Je fais partie des lutteurs qui ont initié le top 5 dans l’arène. Je fais partie des lutteurs qui ont enregistré le plus grand nombre de victoires dans l’arène. J’ai livré 25 combats pour 21 victoires contre 4 défaites. C’est un bilan satisfaisant. Et les combats que j’ai perdus, c’est par excès de confiance, par imprudence. Je terrassais des lutteurs et le bonheur était total dans mon camp. À cette période, le vaincu vivait des moments difficiles. Donc, si un jour je perds un combat, je dois être en mesure de comprendre que c’est cela la loi du sport. La lutte est faite de victoires, de défaites et de nuls. Malheureusement, dans l’arène, si tu perds un combat, les critiques fusent de partout. Au Sénégal, les gens ne connaissent pas la défaite. Heureusement, mes victoires sont plus nombreuses que mes défaites.
Quels sont vos meilleurs souvenirs dans l’arène ?
Ma plus grande satisfaction, c’est lorsque j’ai enchaîné 6 victoires dans une même saison. Lors de cette saison, j’ai battu Amadou Camara, Papis Général, Boy Sèye, Khadim Ndiaye 1, Khadim Ndiaye 2. J’ai beaucoup de bon souvenir dans l’arène.
Et votre plus grand regret ?
Mon plus grand regret, c’est ma défaite contre Baye Mandione. J’étais convaincu que j’étais largement meilleur que lui. Et c’est pourquoi je me suis tout permis durant le combat. C’est au moment de tenter une prise que Baye Mandione a senti le coup et reculé d’un pas. Je n’avais pas prévu cela et c’est ainsi que je me suis trouvé à terre. Une défaite très difficile à accepter. Si j’étais sérieux, lors de ce combat, même les yeux fermés, il ne pourrait pas me terrasser.
Mais beaucoup disent que vous vous êtes relâché après le succès obtenu, que vous ne respectiez plus les rudiments de la lutte, c’est pourquoi votre carrière a battu de l’aile par la suite ?
Non, ce n’est pas ça. Le succès ne peut pas me monter à la tête. J’ai bourlingué avant d’arriver au sommet. J’ai fréquenté les mbapaat avant la lutte avec frappe. Seulement, j’ai perdu des combats comme d’autres en ont perdu. C’est cela la vie du sportif. Il traverse des hauts et des bas.
À distance, comment vivez-vous les événements de la lutte ?
C’est dur de vivre les combats à distance, mais grâce aux sites internet, on ne rate rien. En plus, nous fréquentons nos collègues lutteurs quand ils viennent ici pour se préparer. Je côtoie beaucoup de lutteurs ici. On vit bien, on est ensemble. On défend les couleurs du Sénégal aux États-Unis.
Après votre départ, l’écurie Fass a fusionné avec l’écurie Ndakarou. Quelle lecture faites-vous de cette fusion ?
C’est une très bonne chose. C’est l’occasion de prier pour père Katy Diop. Il est toujours présent à côté des jeunes et je l’apprécie particulièrement pour cela. Il se fatigue pour les lutteurs et c’est une chose à magnifier.
Gris Bordeaux doit affronter Balla Gaye 2, êtes-vous confiant pour la victoire du Tigre de Fass ?
Bien sûr. Je suis confiant pour la victoire de Gris Bordeaux. Il n’est pas un novice dans l’arène et il est un grand champion. Nous prions pour que Gris remporte ce combat. Qu’il respecte ses entraînements et comprenne que tout Fass est derrière lui. Qu’il respecte son adversaire. Ainsi, il pourra le battre sans problème. Fass regorge de talents et va dominer l’arène les années à venir. Nous avons des champions, notamment Forza, Serigne Ndiaye 2, Lac Rose, Pape Ndoye, Gris 2. Ils sont en train de faire un beau parcours.