Il avait été le premier greffé d’un cœur de porc génétiquement modifié, le 7 janvier 2022, aux États-Unis. David Bennett est mort. L’expérience lui a permis de vivre deux mois de plus alors qu’il était condamné. Un espoir pour un grand nombre de malades en attente de greffes.
L’état de santé de David Bennett ne lui permettait pas d’envisager une transplantation cardiaque classique, et il était totalement volontaire pour cette greffe expérimentale. Son fils s’est d’ailleurs félicité de ces précieuses semaines passées en famille, grâce à cette opération.
Une note d’espoir pour les xénogreffes
Pour les chercheurs, ce qu’il faut retenir de cette expérience, ce n’est pas la mort de David Bennett mais le fait qu’il a vécu deux mois avec un cœur de porc génétiquement modifié. De plus, pendant plusieurs semaines, il n’y a eu aucun signe de rejet
Le directeur scientifique du programme de xénotransplantations de l’hôpital universitaire du Maryland, Muhammad Mohiuddin, se dit optimiste. Il estime que cette opération va fournir des données très intéressantes pour les prochaines xénotransplantations, autrement dit les greffes à partir d’une autre espèce animale. Le cochon est, depuis longtemps, considéré comme une source potentielle de greffons pour l’homme, si l’on peut modifier ses organes pour éviter les rejets par l’organisme.
Le professeur Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l’hôpital européen Georges-Pompidou (APHP), interrogé par Frédérique Genot du service France de RFI, soutient, lui aussi, que c’est une avancée pour la recherche : « Ma réaction est double, la déception et la tristesse, naturellement, devant le décès de ce patient… Mais également l’espoir, parce que c’est déjà une véritable prouesse d’avoir permis à ce malade de survivre deux mois, et parce que toutes les transplantations d’organes, au début, se sont soldées par des échecs dont on a beaucoup appris.