Il est de ces personnes qui sont les moutons noirs d’une famille. A.A. Hann fait partie de cette catégorie de personnes. Caricaturé comme un vindicatif et un casse-pied, A.A. Hann ne rate jamais l’occasion pour faire ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire foutre la pagaille dans la maison familiale. En effet, c’est une énième altercation avec son frère qui lui a valu une plainte à la Brigade de gendarmerie.
Il s’y ajoute à cette plainte, une autre pour vol dans un lieu de culte, à l’occurrence la mosquée. Le sieur S.N. Hann, entrepreneur demeurant dans la commune de Ndioum, vit avec son frère A.A. Hann, réputé très agressif, ivrogne et drogué. De cette cohabitation, découlent plusieurs altercations, car ce dernier profite de l’absence du plaignant pour dérober des matériaux de construction, destinés à son bâtiment. Ces matériaux sont déposés en face du domicile. Durant la journée du vendredi 24 décembre 2021, revenant d’une mission dans le Diéry, S.N. Hann est saisi par N. Ndour qui lui informe que son frère lui a confié des matériaux de construction et c’est fort probable qu’ils soient les siens. C’est ainsi que le plaignant récupère ce qui lui revient de droit. Le même jour, aux environs de 20 heures, A.A. Hann s’en prend à son frère. Ivre comme un Polonais, il affirme à son frère qu’il a les mêmes droits que lui dans la maison famille. La tension monte et le prévenu se saisit d’un couteau pour attenter à l’intégrité physique de son frère. S.N. Hann doit son salut à l’intervention du nommé N. Ndour. Il est invité à plusieurs reprises à se présenter à la Brigade de gendarmerie de Ndioum par voie de convocation, mais A.A. Hann n’a jamais déféré à la convocation.
Dans la nuit du dimanche 30 au lundi 31 janvier 2021, plusieurs objets de valeur ont été volés dans la mosquée de Oulad Béry, quartier éponyme, situé dans la commune de Ndioum. Selon l’Imam de ce lieu de culte, l’amplificateur, la caisse de sonorisation, la caisse des aumônes, les ventilateurs, ainsi que le micro ont été dérobés. Toujours selon l’Imam, il ajoute que le mis en cause a été aperçu par des témoins oculaires en possession des matériels de la mosquée. Mais ceux-ci préfèrent ne pas se mêler à cette affaire par peur des représailles du prévenu, une fois sorti de prison. Il soutient que le prévenu se sert de cet argent pour se saouler. Sur ce, l’Imam informe que A.A. Hann est un récidiviste connu des services judiciaires pour avoir été, à plusieurs reprises, dans les liens de la détention avant d’ajouter que des sommes d’argent sont souvent dérobées de la caisse des aumônes. Mais, c’est la première fois qu’un vol d’une telle envergure se passe dans la mosquée. Interrogé sur les faits, A.A. Hann va dire au tribunal qu’il n’est mêlé, ni de près ni de loin, à toutes ces accusations. Il estime que c’est son frère S.N Hann qui l’a attaqué en premier. Lui n’a fait que se défendre. Pour le vol à la mosquée, il soutient que les témoins ont confondu sa guitare avec la caisse des aumônes. En plus, le ventilateur qu’il détenait, était sa propriété, car il est un réparateur de cet objet. Des affirmations balayées par les témoignages de N. Ndour. Ce dernier informe que c’est bel et bien A.A. Hann qui est venu en personne lui vendre les matériaux de son frère. L’affaire est mise en délibéré pour le 24 février 2022 par le Tribunal de grande instance de Saint-Louis.
Amadou SAMOURA