L’écologie l’emporte parfois sur l’économie. Le tribunal de Grahamstown en Afrique du Sud a interdit mardi au géant Shell « d’entreprendre des opérations de prospection sismique » au large de la « Wild Coast ». Le géant de l’énergie avait décidé de lancer un nouveau projet pour rechercher pétrole et gaz sur plus de 6.000 km2 devant cette côte ouverte sur l’océan Indien.
Militants écologistes, pêcheurs et locaux s’y étaient opposés, affirmant que l’exploration sismique représentait une menace pour la faune marine. Or la « Wild Coast », aux paysages sauvages spectaculaires, compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées.
Un long bras de fer
Des milliers de défenseurs de l’océan et d’amoureux de la nature ont manifesté courant décembre sur différentes plages du pays et bloqué des stations essence Shell, appelant au boycott. Au début du mois, la justice du pays avait rejeté un premier recours des militants écologistes. Le ministre de l’Energie avait défendu le projet, accusant ses détracteurs de faire barrage aux investissements économiques dont l’Afrique du Sud a besoin.
L’exploration sismique, un fléau pour la faune maritime
La prospection offshore d’énergies fossiles utilise l’analyse de la propagation d’ondes sismiques pour déterminer la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures. Les ondes de choc sont envoyées par des bateaux équipés de canons à air. Selon les écologistes, ces détonations risquent de perturber le comportement de la faune, son alimentation, sa reproduction ainsi que les migrations, notamment celle des baleines, la plupart des animaux marins s’appuyant sur l’audition.
Le projet de Shell devait s’étendre sur cinq mois sans interruption. Les recherches impliquaient l’envoi d’une puissante onde de choc toutes les dix secondes, 24/24h.