Le professeur Djiby Diakhaté voit le Coup d’Etat en Guinée comme une forme de sanction sociétale et l’expression de la souveraineté populaire. Il s’agit, dit-il, d’une revanche du peuple par rapport à un pouvoir qu’on lui a pris et des personnes ‘oubliées’ dans la conduite des affaires publiques, rapporte senego.
“Si ces actes ressemblent a de la méchanceté, c’est un moyen de sanctionner un chef considéré comme arrogant, coupé de son peuple, retranché dans un protocole de confinement et qui entretenait des relations tendues avec la population.
On se rend compte que les populations retrouvent leur pouvoir à travers des actes de ce genre comme si les urnes ne leur permettaient pas d’exprimer véritablement la souveraineté populaire.
Lorsqu’un chef qui s’est, d’une certaine manière, imposé aux populations après avoir revu le dispositif constitutionnel, se donne la possibilité de se présenter pour un troisième mandat et considère d’ailleurs que ce troisième mandat est le premier, vous êtes en présence d’une population complètement désarmée, qui n’a pas de prise sur ce qui est en train de se jouer et qui finalement, lorsqu’un épisode de ce genre sous la forme d’un coup d’état se présente, on a l’impression que la population se dit « Ah mais je retrouve mon pouvoir, je retrouve ma souveraineté.
A travers les réseaux sociaux, on a l’impression que les populations expriment enfin ce cri de victoire comme au Mali où les populations ont accompagné les militaires qui ont fait le putsch, dans la rue.
Je crois que c’est aussi un avertissement pour tous les autres chefs d’Etat, une façon de dire attention, il faut tenir compte de nos préoccupations sinon nous avons la possibilité de prendre notre revanche à travers les réseaux sociaux. ”