C’est un large tour d’horizon de l’actualité que le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a fait avec L’Observateur. A bâtons rompus, Mansour Faye parle des accidents de la route, du Train express régional, du Bus rapide transit… Le maire de Saint-Louis se prononce également sur la politique.
L’actualité c’est l’accident qui s’est produit ce mardi à Ndioum et qui a fait plus de 10 morts, comment analysez-vous ce drame ?
C’est un drame qui a choqué plus d’un Sénégalais, 13 morts, plus de 17 blessés sur un axe routier très bien fait, une route de qualité. On en déduit que c’est le facteur humain qui en est la cause. Cela pose énormément de problèmes, puisqu’il y a quelques mois, un accident de cette même ampleur s’était produit à Kaolack. Cela nous pousse à réfléchir davantage sur les mesures à prendre relativement aux comportements des acteurs, surtout celui des conducteurs, mais aussi à regarder globalement le système de transport. L’autre facteur à interroger, c’est aussi le matériel roulant, l’adaptabilité de ce matériel, le niveau d’état de ces véhicules. Comme nous avons un système assez vieux, surtout concernant le transport interurbain, seul le renouvellement du parc est la solution à la question. Mais, aujourd’hui la question est de voir comment prendre des mesures en relation avec les acteurs, discuter avec eux sur la sensibilisation, voire les mesures de coercition à apporter. Toutes ces questions doivent être soulevées avec les acteurs et voir les mesures à prendre pour que pareilles situations ne se reproduisent. Il faut agir maintenant.
Vous l’avez dit, la plupart des accidents relèvent de la faute de l’homme. Pourtant, il y a un arsenal bien mis en place. Ne faudrait-il pas le corser davantage ?
Le Sénégal s’est engagé dès 2011, dans la première décennie d’action de la sécurité routière, avec l’établissement d’un Plan national de sécurité routière (Pnsr) de dix ans. Un des principaux résultats positifs de la mise en œuvre du Plan, est perceptible dans la nouvelle Loi d’orientation des transports terrestres (Lott) de 2020, principalement à travers la création d’une structure autonome chargée de la sécurité routière, la professionnalisation des transporteurs, la modernisation du permis de conduire, et le renouvellement du parc de véhicules. La problématique de l’insécurité routière constitue une préoccupation nationale dans un contexte marqué par la recrudescence des accidents de la route. Une moyenne annuelle de 550 morts est enregistrée dans notre pays, et le comportement humain constitue le principal facteur de ces accidents mortels. Il y a le nouveau code de la route qui a été adopté le 14 juillet dernier, en Conseil des ministres, et qui, certainement, passera à l’Assemblée dès l’ouverture de la session. Dans ce nouveau Code, les sanctions sont corsées. L’ancien code n’évoquait que les sanctions. Dans le nouveau, un nouveau dispositif a été intégré. Le permis à points, la pédagogie, comment obtenir le permis, les auto-écoles et beaucoup d’autres points ont été intégrés dans le nouveau Code de la route. Cela va permettre davantage de mettre les acteurs face à leurs responsabilités. Dans un premier temps, nous allons avoir des concertations avec eux.
La question de l’âge des chauffeurs de transport en commun et des poids lourds s’est toujours posée. Est-ce que cela a été pris en compte dans le nouveau code ?
Pour les chauffeurs des transports en commun ou même des poids lourds, leurs permis sont organisés. C’est encadré par le Code de la route. Les chauffeurs qui étaient par exemple, dans l’accident d’hier à Ndioum avaient plus de cinq ans d’expérience. Naturellement, tout chauffeur qui détient une licence, soit de transport public ou de transport de marchandises, répond à ces critères. Il faut se poser des questions relatives à leurs comportements. Est-ce qu’il ne faut pas voir leurs horaires de route, organiser le déplacement dans un temps déterminé et la nuit interdire le transport en commun ? Peut-être que cela va réduire les accidents. Pour le moment, nous sommes dans la phase de concertation avec les acteurs.
Où en est l’Etat avec le projet d’instauration du permis à points ?
Le programme du permis à points fait partie du nouveau Code de la route. Nous ferons en sorte que le processus de mise en œuvre de ce permis puisse être réalisé dans les meilleurs délais. Je rappelle que c’est un permis de conduire auquel est affecté un nombre de points dit capital points. Celui-ci est réduit de plein droit, si le titulaire du permis a commis une infraction au code de la route (contravention ou délit, selon la gravité) pour laquelle cette réduction est prévue. Maintenant le processus est en cours, on discute avec les acteurs. Mais tout le dispositif est déjà pris, tous les équipements ont été acquis et mis à disposition en partie, au niveau des forces de défense chargées du contrôle routier. L’essentiel c’est que le support réglementaire doit être finalisé à travers ce projet de loi qui nous permettra d’instaurer le permis à point. Et nous voulons le réaliser dans un terme très court.
Aujourd’hui où en sont les travaux du Bus rapide de transit (Brt) ?
Le Brt est le second projet structurant de transport collectif qui matérialise la vision du chef de l’Etat de promouvoir une mobilité collective, conforme à nos ambitions d’émergence, avec des objectifs de performance économique, d’équité sociale et de respect de l’environnement, en tenant compte d’enjeux transversaux liés aux transitions numérique et énergétique. 2 voies réservées au Brt, avec un partage équilibré de la voirie tenant compte des modes actifs, permettront de transporter 300 000 voyageurs/jour avec des temps de parcours réduits de moitié sur le corridor de 18 km (45 minutes au lieu de 1H30) qui traverse 14 communes. Aujourd’hui, quand nous évaluons l’état d’avancement du projet, les travaux connaissent une avancée très significative. De Guédiawaye jusqu’à Liberté 6, les travaux sont en cours. Et toutes les emprises le long du trajet ont été libérées. Aujourd’hui, le processus d’acquisition des bus, 140 à 150 bus, avec un nouvel opérateur qui aura en charge l’exploitation, les négociations sont en cours et nous sommes dans la dernière phase de l’acquisition de ces bus qui vont rouler dans les deux sens réservés uniquement au Brt. Cela veut dire que malgré le Covid, nous sommes toujours dans les délais pour livrer les travaux dans le premier trimestre de l’année 2023.
A la date d’aujourd’hui, quel niveau de dédommagement des impactés du Brt et le taux d’exécution des travaux ?
Au moins 90 % des impactés ont reçu leurs indemnisations. Les travaux avancent et si on suit le tracé à partir de Guédiawaye jusqu’à Sacré-cœur, on constate que les voies sont en train d’être réalisées, il y a beaucoup de travaux de génie civil en cours au niveau des stations, donc le projet tient bien son délai.
Le délai de livraison du Train express régional (Ter) a été à maintes reprises repoussé. A quand le démarrage réel des activités commerciales du Ter ?
Aujourd’hui le Ter a un niveau d’exécution de 97%. Tout ce qui est plateforme ferroviaire est livré à 100%, les 15 trains sont livrés à 100%. Présentement, les essais se poursuivent. Au niveau système, qui constitue l’épine dorsale, en termes de sécurité, on est à peu près à 85-90%. C’est un train qui a une technologie de pointe, c’est l’un des trains les plus performants au monde du point de vue technologie. Tout est électronique, et la question de la sécurité est fondamentale. Le réseau électrique est mis sous tension 25 000 volts depuis hier (mardi, Ndlr), et c’est un pas important dans la mise en exploitation commerciale du Ter. Tout ce qui est test d’isolement a été réalisé et validé par l’organe chargé de la certification. Les tests de vitesse vont ensuite démarrer dans le courant du mois d’août, pour une quinzaine de jours environ, et une fois certifiés, le train va rouler à blanc pendant un mois ou un mois et demi. Cette marche à blanc va nous permettre de regarder tous les tests d’intégration, en termes de sécurité, et de tous les points critiques pour permettre une certification pour la mise en exploitation commerciale du Ter, attendue dans la deuxième décade du mois de décembre.
Pouvez-vous donner une date précise ?
On pense pouvoir avoir l’autorisation de mise en exploitation commerciale du Ter au plus tard le 20 décembre, s’il n’y a pas de glissement de calendrier. Mais en tous cas, le 24 décembre 2021, les usagers pourront prendre le Train express régional, à partir de la gare de Dakar. Toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour permettre une mise en service du Ter dans les conditions optimales de sécurité. Je pense que, conformément aux instructions du président de la République, la mise en circulation commerciale du er se fera avant la fin de cette année 2021. Toutes les équipes techniques et financières sont mobilisées sur ce calendrier.
Disposez-vous d’assez d’énergie pour assurer les 25 000 volts ?
Absolument, ce sont des centrales qui ont été réalisées pour répondre à ce besoin de 25 000 volts permanents sur le réseau de courant qui alimente le Ter. Ça fonctionne depuis hier, il n’y a pas eu de difficultés particulières notées par rapport à la mise sous tension, qui est une étape majeure du projet. Avec tous les risques que cela encourt, il y avait des mesures sécuritaires à prendre, il fallait rendre la voie étanche et ça a été fait. Aujourd’hui, personne ne peut traverser la voie Ter. C’est sécurisé par un mur, mais aussi par la présence de la gendarmerie le long du tracé. Pour tout ce qui est des ponts et passerelles également, les mesures sécuritaires ont été prises pour respecter les normes des organismes certifiés. Donc tous les prérequis ont été satisfaits, nous permettant d’aller vers d’autres jalons pour une mise en exploitation avant la fin de l’année.
Quel schéma avez-vous retenu pour l’exploitation du Ter, c’est l’Etat qui va s’en charger ou il y aura un concessionnaire ?
L’exploitation du projet est confiée à un opérateur, qui satisfait au cahier de charges défini par l’Etat. Ce sera en relation avec la société de patrimoine, la Senter, qui assure les missions de l’Etat pour l’exploitation du Ter, et la société Seter va jouer le rôle d’opérateur. L’Etat a pris toutes les dispositions qui encadrent la bonne exploitation du Ter.
Il y a eu beaucoup de polémiques au sujet du coût du Ter, aujourd’hui à combien revient la phase 1 du Ter ?
Je précise que le coût de cette infrastructure a été établi sur la base d’un appel d’offres international qui, par définition, garantit des prix compétitifs. Et il y a des estimations qui ont été faites, le coût de l’inaction sur les externalités négatives de la congestion du trafic à Dakar sur 8 ans, finance, à lui seul, le Ter. Les externalités négatives de l’encombrement à Dakar nous font perdre 110 milliards FCfa par an, donc 880 milliards en 8 ans, soit un peu plus du coût de la première phase du Ter (Dakar- Diamniadio). Le coût total du Ter est de 780 milliards FCfa, y compris les avenants, en hors taxes, hors Douanes, dont 83,2 milliards FCfa pour la libération des emprises et 10 milliards FCfa d’accompagnement pour les projets sociaux. Et avec une rentabilité économique qui tourne autour de 11%. Mais tant que le chantier n’est pas livré, on n’aura pas un coût définitif. Et ce n’est pas le coût financier qui est important, mais surtout le coût économique recherché à travers ce mode de transport de masse.
Quelle est la fourchette du prix retenu pour le billet du Ter ?
Nous sommes partis du coût du kilomètre par train qui a été construit en tenant compte de la maintenance, de l’énergie consommée et des personnels. Ensuite, il a été calculé l’équilibre financier entre les recettes, les coûts, le prix et le confort des voyageurs. Toutefois, la gamme tarifaire définissant la structure des tarifs intégrant les différents profils est un enjeu politique. Le président de la République a demandé que les tarifs du Ter soient sociaux, et qu’ils satisfassent au mieux les besoins de mobilité des travailleurs ainsi que des élèves et étudiants. La grille tarifaire validée par les autorités a déterminé trois sections pour le Ter : la zone 1 à 500 FCfa ; la zone 2 à 800 FCfa et la zone à 1000 FCfa. Cependant, les réflexions se poursuivent pour une meilleure proposition financière faite pour l’équilibre du système des transports et son efficience opérationnelle. Dans tous les cas, les tarifs qui seront pratiqués vont permettre à tous les Sénégalais de pouvoir prendre le train et d’être transportés en toute sécurité avec un temps de trajet divisé par 3 avec des prix inférieurs, très largement d’ailleurs, aux tarifs actuels. Les autorités ont offert ce train aux Sénégalais pour faciliter la mobilité dans la région de Dakar. Il y aura des titres de transports pour des trajets uniques, mais aussi des abonnements hebdomadaires, mensuels et annuels pour fidéliser les voyageurs et les inciter à utiliser quotidiennement le Ter.
Quelles sont aujourd’hui les dates de démarrage de la 2e phase du Ter qui s’étendra jusqu’à l’Aéroport Blaise-Diagne sur 18 km ?
La cohérence économique du projet est bâtie sur la réalisation d’une ligne Dakar-Diamniadio. La contractualisation est organisée dès le départ, autour d’une tranche ferme et d’une tranche conditionnelle. La deuxième phase du Ter va, en conséquence, démarrer juste après la livraison de l’ensemble des actifs de la tranche ferme à la société de patrimoine du Ter : la Senter. Le financement de la phase 2 appelée tranche conditionnelle qui est l’extension du projet du Ter jusqu’à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est bouclé. Le coût prévisionnel est de 235 milliards de FCfa. Les réalisations de la deuxième phase sont prévues sur une durée de 22 mois et elles concernent les infrastructures, les systèmes, le terminus de l’Aibd, le matériel roulant, la libération des emprises, l’accompagnement social, les études et les imprévus généraux. Dès que la première phase sera livrée, d’ici la fin de l’année, les travaux de la 2e phase vont démarrer.
Récemment, la Direction générale de Dakar Dem Dikk avait décidé de suspendre les dessertes dans les régions, quand est-ce que cette mesure sera levée ?
Je pense qu’elle sera levée dans les meilleurs délais, puisque cette décision avait été prise pour juguler l’effet Covid-19 avec la Tabaski. Peut-être dans la semaine ou dans les 10 prochains jours, les dessertes vont redémarrer, mais avec des mesures barrières bien définies.
Pour en revenir au Covid-19, quel commentaire faites-vous du rapport du Comité de suivi du Force-Covid-19
Il n’y a pas de commentaire à faire. Les gens partent parfois sur des commentaires qui ne sont pas justes. Nous sommes des commis de l’Etat chargés de mettre en œuvre les missions assignées par le chef de l’Etat. Lorsque la pandémie du Covid-19 est arrivée au Sénégal, le président de la République a chargé le ministère en charge du Développement communautaire de gérer le volet appui alimentaire. Nous avions exécuté ce volet, sans état d’âme, dans les règles de l’art en relation avec les entités de l’Etat concernées, notamment le Commandement territorial, les Forces de sécurité et de défense, le Commissariat à la sécurité alimentaire, le cabinet et tous les collaborateurs au niveau du ministère, même les acteurs du transport ont participé. C’était une mission très importante, puisqu’il fallait déployer plus de 140 000 tonnes de vivres, en un temps très court, à l’échelle nationale au niveau de 552 ou 553 communes du Sénégal, avec des moyens de transport de gros-porteurs limités. C’était un défi à relever. Il fallait acquérir les vivres, avec l’accompagnement de l’Armp (Autorité de régulation des marchés publics). Il fallait faire des appels d’offres restreints et encadrés tout en respectant les aspects économiques et compétitifs. Cela s’est passé dans les règles de l’art. Et aujourd’hui, en lisant le rapport produit par le Comité de suivi du Fonds Force-Covid-19, je pense que c’est le processus le plus abouti et le plus transparent. Dans mon fort intérieur, j’ai une conscience tranquille ainsi que mon équipe.
Est-ce qu’on peut dire que vous avez été soulagé lorsque vous avez lu le rapport ?
J’ai été soulagé dès le départ. Dès qu’on m’avait confié la mission, mon équipe et moi avions la conscience tranquille de pouvoir bien faire le travail dans les normes requises. Tout était clair pour nous. Je n’ai aucun problème. Mais comme on est dans un pays où les gens parlent, sans aucun fondement, laissons-les parler. Je n’ai rien à me reprocher.
Il y avait eu trop de bruits autour de cet argent du Covid-19. Est-ce qu’à un moment donné vous ne vous étiez pas senti atteint ?
Pas du tout. Je ne suis jamais et je ne serai jamais atteint, parce que j’essaie de poser les actes en âme et conscience pour une mission qui m’est assignée et pour laquelle je dois rendre compte. Du point de vue travail et mission, je fais toujours en sorte de ne jamais être atteint.
On va vers les élections Locales le 23 janvier 2022. Votre camarade de parti Mary Teuw Niane a déjà annoncé sa candidature à la mairie de Saint-Louis que vous dirigez, est-ce que cela ne va pas précipiter la division de l’Apr à Saint-Louis ?
Nous évoluions dans le cadre de la coalition Benno bokk yakaar (Bby) que l’Apr partage avec différentes entités politiques et d’autres mouvements de soutien. A l’heure où je vous parle, la coalition n’a pas encore discuté, à Saint-Louis, de candidature. C’est vrai que j’ai suivi des candidatures déclarées çà et là. Mais déclarer une intention de candidature ne veut pas forcément dire être candidat. Nous, nous avons dit que nous allons continuer à travailler dans la dynamique de la coalition Bby pour Saint-Louis. Et au moment opportun, le candidat qui sera proposé par notre coalition sera porté à la connaissance du public. Présentement, nous travaillons en parfaite harmonie avec l’ensemble des composantes autour de la coalition Bby pour que demain le candidat qui sera désigné puisse triompher.
Voulez-vous rempiler à la mairie de Saint-Louis ?
Même quand j’étais à la tête de la coalition en 2014 à Saint-Louis, la déclaration de candidature me concernant ne provenait pas de moi. J’ai toujours dit : «Regardez et analysez. Si mon profil correspond à ce que vous recherchez, si vous me le demandez, je vais apprécier pour donner mon point de vue».
Donc, vous n’êtes pas intéressé par le poste de maire de Saint-Louis aux prochaines Locales ?
Je suis un fils de Saint-Louis. Tout ce que je peu apporter comme valeur ajoutée pour Saint-Louis, je ne ménagerai aucun effort pour le faire. Demain, si la coalition estime que je pourrai éventuellement être désigné comme candidat, je ne dirai pas non. Mais si les analyses montrent que je risque d’être un facteur bloquant, à ce moment aussi, je pourrai également apprécier la situation. Nous sommes dans un pays où les gens passent leur temps à parler, sans raison. Ce sont peut-être des appels au pied pour certains, pour se faire voir pour d’autres. Mais cela ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse c’est comment faire pour améliorer le quotidien des Sénégalais, apporter des solutions aux attentes des Saint-Louisiens.
Vous êtes responsable politique dans la coalition présidentielle, et vous êtes également personnellement proche du Président, comment vivez-vous les sorties critiques de Mary Teuw Niane contre le pouvoir ?
Le Président subit régulièrement des attaques non fondées, et il a toujours eu raison sur ces attaques. Ma philosophie est que Dieu est juste, et nous devons essayer d’être justes. Et quand on est juste, on a toujours raison sur les gens. Mais nous sommes dans un pays de liberté d’expression, parfois incontrôlée pour certains, et les gens sont libres d’émettre leurs avis comme ils le sentent. Je n’interdirais à personne de dire ce qu’il pense parce que ça n’engage que lui. Un parti est une organisation qui a ses règles, si un militant sort de la ligne tracée par le parti, au moment opportun le parti pourrait apprécier et prendre des décisions.
Quelles sont vos relations avec lui ?
C’est un grand frère, un Saint-Louisien comme moi, nous avons des relations normales. Mais depuis un moment, on ne se croise pas dans l’espace politique. Mais je n’ai aucun problème avec lui.
ADAMA DIENG
C’est un large tour d’horizon de l’actualité que le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement a fait avec L’Observateur. A bâtons rompus, Mansour Faye parle des accidents de la route, du Train express régional, du Bus rapide transit… Le maire de Saint-Louis se prononce également sur la politique.
L’actualité c’est l’accident qui s’est produit ce mardi à Ndioum et qui a fait plus de 10 morts, comment analysez-vous ce drame ?
C’est un drame qui a choqué plus d’un Sénégalais, 13 morts, plus de 17 blessés sur un axe routier très bien fait, une route de qualité. On en déduit que c’est le facteur humain qui en est la cause. Cela pose énormément de problèmes, puisqu’il y a quelques mois, un accident de cette même ampleur s’était produit à Kaolack. Cela nous pousse à réfléchir davantage sur les mesures à prendre relativement aux comportements des acteurs, surtout celui des conducteurs, mais aussi à regarder globalement le système de transport. L’autre facteur à interroger, c’est aussi le matériel roulant, l’adaptabilité de ce matériel, le niveau d’état de ces véhicules. Comme nous avons un système assez vieux, surtout concernant le transport interurbain, seul le renouvellement du parc est la solution à la question. Mais, aujourd’hui la question est de voir comment prendre des mesures en relation avec les acteurs, discuter avec eux sur la sensibilisation, voire les mesures de coercition à apporter. Toutes ces questions doivent être soulevées avec les acteurs et voir les mesures à prendre pour que pareilles situations ne se reproduisent. Il faut agir maintenant.
Vous l’avez dit, la plupart des accidents relèvent de la faute de l’homme. Pourtant, il y a un arsenal bien mis en place. Ne faudrait-il pas le corser davantage ?
Le Sénégal s’est engagé dès 2011, dans la première décennie d’action de la sécurité routière, avec l’établissement d’un Plan national de sécurité routière (Pnsr) de dix ans. Un des principaux résultats positifs de la mise en œuvre du Plan, est perceptible dans la nouvelle Loi d’orientation des transports terrestres (Lott) de 2020, principalement à travers la création d’une structure autonome chargée de la sécurité routière, la professionnalisation des transporteurs, la modernisation du permis de conduire, et le renouvellement du parc de véhicules. La problématique de l’insécurité routière constitue une préoccupation nationale dans un contexte marqué par la recrudescence des accidents de la route. Une moyenne annuelle de 550 morts est enregistrée dans notre pays, et le comportement humain constitue le principal facteur de ces accidents mortels. Il y a le nouveau code de la route qui a été adopté le 14 juillet dernier, en Conseil des ministres, et qui, certainement, passera à l’Assemblée dès l’ouverture de la session. Dans ce nouveau Code, les sanctions sont corsées. L’ancien code n’évoquait que les sanctions. Dans le nouveau, un nouveau dispositif a été intégré. Le permis à points, la pédagogie, comment obtenir le permis, les auto-écoles et beaucoup d’autres points ont été intégrés dans le nouveau Code de la route. Cela va permettre davantage de mettre les acteurs face à leurs responsabilités. Dans un premier temps, nous allons avoir des concertations avec eux.
La question de l’âge des chauffeurs de transport en commun et des poids lourds s’est toujours posée. Est-ce que cela a été pris en compte dans le nouveau code ?
Pour les chauffeurs des transports en commun ou même des poids lourds, leurs permis sont organisés. C’est encadré par le Code de la route. Les chauffeurs qui étaient par exemple, dans l’accident d’hier à Ndioum avaient plus de cinq ans d’expérience. Naturellement, tout chauffeur qui détient une licence, soit de transport public ou de transport de marchandises, répond à ces critères. Il faut se poser des questions relatives à leurs comportements. Est-ce qu’il ne faut pas voir leurs horaires de route, organiser le déplacement dans un temps déterminé et la nuit interdire le transport en commun ? Peut-être que cela va réduire les accidents. Pour le moment, nous sommes dans la phase de concertation avec les acteurs.
Où en est l’Etat avec le projet d’instauration du permis à points ?
Le programme du permis à points fait partie du nouveau Code de la route. Nous ferons en sorte que le processus de mise en œuvre de ce permis puisse être réalisé dans les meilleurs délais. Je rappelle que c’est un permis de conduire auquel est affecté un nombre de points dit capital points. Celui-ci est réduit de plein droit, si le titulaire du permis a commis une infraction au code de la route (contravention ou délit, selon la gravité) pour laquelle cette réduction est prévue. Maintenant le processus est en cours, on discute avec les acteurs. Mais tout le dispositif est déjà pris, tous les équipements ont été acquis et mis à disposition en partie, au niveau des forces de défense chargées du contrôle routier. L’essentiel c’est que le support réglementaire doit être finalisé à travers ce projet de loi qui nous permettra d’instaurer le permis à point. Et nous voulons le réaliser dans un terme très court.
Aujourd’hui où en sont les travaux du Bus rapide de transit (Brt) ?
Le Brt est le second projet structurant de transport collectif qui matérialise la vision du chef de l’Etat de promouvoir une mobilité collective, conforme à nos ambitions d’émergence, avec des objectifs de performance économique, d’équité sociale et de respect de l’environnement, en tenant compte d’enjeux transversaux liés aux transitions numérique et énergétique. 2 voies réservées au Brt, avec un partage équilibré de la voirie tenant compte des modes actifs, permettront de transporter 300 000 voyageurs/jour avec des temps de parcours réduits de moitié sur le corridor de 18 km (45 minutes au lieu de 1H30) qui traverse 14 communes. Aujourd’hui, quand nous évaluons l’état d’avancement du projet, les travaux connaissent une avancée très significative. De Guédiawaye jusqu’à Liberté 6, les travaux sont en cours. Et toutes les emprises le long du trajet ont été libérées. Aujourd’hui, le processus d’acquisition des bus, 140 à 150 bus, avec un nouvel opérateur qui aura en charge l’exploitation, les négociations sont en cours et nous sommes dans la dernière phase de l’acquisition de ces bus qui vont rouler dans les deux sens réservés uniquement au Brt. Cela veut dire que malgré le Covid, nous sommes toujours dans les délais pour livrer les travaux dans le premier trimestre de l’année 2023.
A la date d’aujourd’hui, quel niveau de dédommagement des impactés du Brt et le taux d’exécution des travaux ?
Au moins 90 % des impactés ont reçu leurs indemnisations. Les travaux avancent et si on suit le tracé à partir de Guédiawaye jusqu’à Sacré-cœur, on constate que les voies sont en train d’être réalisées, il y a beaucoup de travaux de génie civil en cours au niveau des stations, donc le projet tient bien son délai.
Le délai de livraison du Train express régional (Ter) a été à maintes reprises repoussé. A quand le démarrage réel des activités commerciales du Ter ?
Aujourd’hui le Ter a un niveau d’exécution de 97%. Tout ce qui est plateforme ferroviaire est livré à 100%, les 15 trains sont livrés à 100%. Présentement, les essais se poursuivent. Au niveau système, qui constitue l’épine dorsale, en termes de sécurité, on est à peu près à 85-90%. C’est un train qui a une technologie de pointe, c’est l’un des trains les plus performants au monde du point de vue technologie. Tout est électronique, et la question de la sécurité est fondamentale. Le réseau électrique est mis sous tension 25 000 volts depuis hier (mardi, Ndlr), et c’est un pas important dans la mise en exploitation commerciale du Ter. Tout ce qui est test d’isolement a été réalisé et validé par l’organe chargé de la certification. Les tests de vitesse vont ensuite démarrer dans le courant du mois d’août, pour une quinzaine de jours environ, et une fois certifiés, le train va rouler à blanc pendant un mois ou un mois et demi. Cette marche à blanc va nous permettre de regarder tous les tests d’intégration, en termes de sécurité, et de tous les points critiques pour permettre une certification pour la mise en exploitation commerciale du Ter, attendue dans la deuxième décade du mois de décembre.
Pouvez-vous donner une date précise ?
On pense pouvoir avoir l’autorisation de mise en exploitation commerciale du Ter au plus tard le 20 décembre, s’il n’y a pas de glissement de calendrier. Mais en tous cas, le 24 décembre 2021, les usagers pourront prendre le Train express régional, à partir de la gare de Dakar. Toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour permettre une mise en service du Ter dans les conditions optimales de sécurité. Je pense que, conformément aux instructions du président de la République, la mise en circulation commerciale du er se fera avant la fin de cette année 2021. Toutes les équipes techniques et financières sont mobilisées sur ce calendrier.
Disposez-vous d’assez d’énergie pour assurer les 25 000 volts ?
Absolument, ce sont des centrales qui ont été réalisées pour répondre à ce besoin de 25 000 volts permanents sur le réseau de courant qui alimente le Ter. Ça fonctionne depuis hier, il n’y a pas eu de difficultés particulières notées par rapport à la mise sous tension, qui est une étape majeure du projet. Avec tous les risques que cela encourt, il y avait des mesures sécuritaires à prendre, il fallait rendre la voie étanche et ça a été fait. Aujourd’hui, personne ne peut traverser la voie Ter. C’est sécurisé par un mur, mais aussi par la présence de la gendarmerie le long du tracé. Pour tout ce qui est des ponts et passerelles également, les mesures sécuritaires ont été prises pour respecter les normes des organismes certifiés. Donc tous les prérequis ont été satisfaits, nous permettant d’aller vers d’autres jalons pour une mise en exploitation avant la fin de l’année.
Quel schéma avez-vous retenu pour l’exploitation du Ter, c’est l’Etat qui va s’en charger ou il y aura un concessionnaire ?
L’exploitation du projet est confiée à un opérateur, qui satisfait au cahier de charges défini par l’Etat. Ce sera en relation avec la société de patrimoine, la Senter, qui assure les missions de l’Etat pour l’exploitation du Ter, et la société Seter va jouer le rôle d’opérateur. L’Etat a pris toutes les dispositions qui encadrent la bonne exploitation du Ter.
Il y a eu beaucoup de polémiques au sujet du coût du Ter, aujourd’hui à combien revient la phase 1 du Ter ?
Je précise que le coût de cette infrastructure a été établi sur la base d’un appel d’offres international qui, par définition, garantit des prix compétitifs. Et il y a des estimations qui ont été faites, le coût de l’inaction sur les externalités négatives de la congestion du trafic à Dakar sur 8 ans, finance, à lui seul, le Ter. Les externalités négatives de l’encombrement à Dakar nous font perdre 110 milliards FCfa par an, donc 880 milliards en 8 ans, soit un peu plus du coût de la première phase du Ter (Dakar- Diamniadio). Le coût total du Ter est de 780 milliards FCfa, y compris les avenants, en hors taxes, hors Douanes, dont 83,2 milliards FCfa pour la libération des emprises et 10 milliards FCfa d’accompagnement pour les projets sociaux. Et avec une rentabilité économique qui tourne autour de 11%. Mais tant que le chantier n’est pas livré, on n’aura pas un coût définitif. Et ce n’est pas le coût financier qui est important, mais surtout le coût économique recherché à travers ce mode de transport de masse.
Quelle est la fourchette du prix retenu pour le billet du Ter ?
Nous sommes partis du coût du kilomètre par train qui a été construit en tenant compte de la maintenance, de l’énergie consommée et des personnels. Ensuite, il a été calculé l’équilibre financier entre les recettes, les coûts, le prix et le confort des voyageurs. Toutefois, la gamme tarifaire définissant la structure des tarifs intégrant les différents profils est un enjeu politique. Le président de la République a demandé que les tarifs du Ter soient sociaux, et qu’ils satisfassent au mieux les besoins de mobilité des travailleurs ainsi que des élèves et étudiants. La grille tarifaire validée par les autorités a déterminé trois sections pour le Ter : la zone 1 à 500 FCfa ; la zone 2 à 800 FCfa et la zone à 1000 FCfa. Cependant, les réflexions se poursuivent pour une meilleure proposition financière faite pour l’équilibre du système des transports et son efficience opérationnelle. Dans tous les cas, les tarifs qui seront pratiqués vont permettre à tous les Sénégalais de pouvoir prendre le train et d’être transportés en toute sécurité avec un temps de trajet divisé par 3 avec des prix inférieurs, très largement d’ailleurs, aux tarifs actuels. Les autorités ont offert ce train aux Sénégalais pour faciliter la mobilité dans la région de Dakar. Il y aura des titres de transports pour des trajets uniques, mais aussi des abonnements hebdomadaires, mensuels et annuels pour fidéliser les voyageurs et les inciter à utiliser quotidiennement le Ter.
Quelles sont aujourd’hui les dates de démarrage de la 2e phase du Ter qui s’étendra jusqu’à l’Aéroport Blaise-Diagne sur 18 km ?
La cohérence économique du projet est bâtie sur la réalisation d’une ligne Dakar-Diamniadio. La contractualisation est organisée dès le départ, autour d’une tranche ferme et d’une tranche conditionnelle. La deuxième phase du Ter va, en conséquence, démarrer juste après la livraison de l’ensemble des actifs de la tranche ferme à la société de patrimoine du Ter : la Senter. Le financement de la phase 2 appelée tranche conditionnelle qui est l’extension du projet du Ter jusqu’à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est bouclé. Le coût prévisionnel est de 235 milliards de FCfa. Les réalisations de la deuxième phase sont prévues sur une durée de 22 mois et elles concernent les infrastructures, les systèmes, le terminus de l’Aibd, le matériel roulant, la libération des emprises, l’accompagnement social, les études et les imprévus généraux. Dès que la première phase sera livrée, d’ici la fin de l’année, les travaux de la 2e phase vont démarrer.
Récemment, la Direction générale de Dakar Dem Dikk avait décidé de suspendre les dessertes dans les régions, quand est-ce que cette mesure sera levée ?
Je pense qu’elle sera levée dans les meilleurs délais, puisque cette décision avait été prise pour juguler l’effet Covid-19 avec la Tabaski. Peut-être dans la semaine ou dans les 10 prochains jours, les dessertes vont redémarrer, mais avec des mesures barrières bien définies.
Pour en revenir au Covid-19, quel commentaire faites-vous du rapport du Comité de suivi du Force-Covid-19
Il n’y a pas de commentaire à faire. Les gens partent parfois sur des commentaires qui ne sont pas justes. Nous sommes des commis de l’Etat chargés de mettre en œuvre les missions assignées par le chef de l’Etat. Lorsque la pandémie du Covid-19 est arrivée au Sénégal, le président de la République a chargé le ministère en charge du Développement communautaire de gérer le volet appui alimentaire. Nous avions exécuté ce volet, sans état d’âme, dans les règles de l’art en relation avec les entités de l’Etat concernées, notamment le Commandement territorial, les Forces de sécurité et de défense, le Commissariat à la sécurité alimentaire, le cabinet et tous les collaborateurs au niveau du ministère, même les acteurs du transport ont participé. C’était une mission très importante, puisqu’il fallait déployer plus de 140 000 tonnes de vivres, en un temps très court, à l’échelle nationale au niveau de 552 ou 553 communes du Sénégal, avec des moyens de transport de gros-porteurs limités. C’était un défi à relever. Il fallait acquérir les vivres, avec l’accompagnement de l’Armp (Autorité de régulation des marchés publics). Il fallait faire des appels d’offres restreints et encadrés tout en respectant les aspects économiques et compétitifs. Cela s’est passé dans les règles de l’art. Et aujourd’hui, en lisant le rapport produit par le Comité de suivi du Fonds Force-Covid-19, je pense que c’est le processus le plus abouti et le plus transparent. Dans mon fort intérieur, j’ai une conscience tranquille ainsi que mon équipe.
Est-ce qu’on peut dire que vous avez été soulagé lorsque vous avez lu le rapport ?
J’ai été soulagé dès le départ. Dès qu’on m’avait confié la mission, mon équipe et moi avions la conscience tranquille de pouvoir bien faire le travail dans les normes requises. Tout était clair pour nous. Je n’ai aucun problème. Mais comme on est dans un pays où les gens parlent, sans aucun fondement, laissons-les parler. Je n’ai rien à me reprocher.
Il y avait eu trop de bruits autour de cet argent du Covid-19. Est-ce qu’à un moment donné vous ne vous étiez pas senti atteint ?
Pas du tout. Je ne suis jamais et je ne serai jamais atteint, parce que j’essaie de poser les actes en âme et conscience pour une mission qui m’est assignée et pour laquelle je dois rendre compte. Du point de vue travail et mission, je fais toujours en sorte de ne jamais être atteint.
On va vers les élections Locales le 23 janvier 2022. Votre camarade de parti Mary Teuw Niane a déjà annoncé sa candidature à la mairie de Saint-Louis que vous dirigez, est-ce que cela ne va pas précipiter la division de l’Apr à Saint-Louis ?
Nous évoluions dans le cadre de la coalition Benno bokk yakaar (Bby) que l’Apr partage avec différentes entités politiques et d’autres mouvements de soutien. A l’heure où je vous parle, la coalition n’a pas encore discuté, à Saint-Louis, de candidature. C’est vrai que j’ai suivi des candidatures déclarées çà et là. Mais déclarer une intention de candidature ne veut pas forcément dire être candidat. Nous, nous avons dit que nous allons continuer à travailler dans la dynamique de la coalition Bby pour Saint-Louis. Et au moment opportun, le candidat qui sera proposé par notre coalition sera porté à la connaissance du public. Présentement, nous travaillons en parfaite harmonie avec l’ensemble des composantes autour de la coalition Bby pour que demain le candidat qui sera désigné puisse triompher.
Voulez-vous rempiler à la mairie de Saint-Louis ?
Même quand j’étais à la tête de la coalition en 2014 à Saint-Louis, la déclaration de candidature me concernant ne provenait pas de moi. J’ai toujours dit : «Regardez et analysez. Si mon profil correspond à ce que vous recherchez, si vous me le demandez, je vais apprécier pour donner mon point de vue».
Donc, vous n’êtes pas intéressé par le poste de maire de Saint-Louis aux prochaines Locales ?
Je suis un fils de Saint-Louis. Tout ce que je peu apporter comme valeur ajoutée pour Saint-Louis, je ne ménagerai aucun effort pour le faire. Demain, si la coalition estime que je pourrai éventuellement être désigné comme candidat, je ne dirai pas non. Mais si les analyses montrent que je risque d’être un facteur bloquant, à ce moment aussi, je pourrai également apprécier la situation. Nous sommes dans un pays où les gens passent leur temps à parler, sans raison. Ce sont peut-être des appels au pied pour certains, pour se faire voir pour d’autres. Mais cela ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse c’est comment faire pour améliorer le quotidien des Sénégalais, apporter des solutions aux attentes des Saint-Louisiens.
Vous êtes responsable politique dans la coalition présidentielle, et vous êtes également personnellement proche du Président, comment vivez-vous les sorties critiques de Mary Teuw Niane contre le pouvoir ?
Le Président subit régulièrement des attaques non fondées, et il a toujours eu raison sur ces attaques. Ma philosophie est que Dieu est juste, et nous devons essayer d’être justes. Et quand on est juste, on a toujours raison sur les gens. Mais nous sommes dans un pays de liberté d’expression, parfois incontrôlée pour certains, et les gens sont libres d’émettre leurs avis comme ils le sentent. Je n’interdirais à personne de dire ce qu’il pense parce que ça n’engage que lui. Un parti est une organisation qui a ses règles, si un militant sort de la ligne tracée par le parti, au moment opportun le parti pourrait apprécier et prendre des décisions.
Quelles sont vos relations avec lui ?
C’est un grand frère, un Saint-Louisien comme moi, nous avons des relations normales. Mais depuis un moment, on ne se croise pas dans l’espace politique. Mais je n’ai aucun problème avec lui.
ADAMA DIENG